Skip to main content
Les Français présents à Moscou lors de la Conférence qui se transforme en Premier Congrès de l’Internationale communiste sont principalement Jacques Sadoul (1881-1956), représentant du groupe communistes français qui avait une voix consultative au Congrès et Henri Guilbeaux (1884-1938) représentant de la Gauche zimmerwaldienne française qui avait une voix délibérative au Congrès.
Nous reproduisons ici l’intervention de Jacques Sadoul au 1er Congrès de l’Internationale communiste (IC, également appelée Troisième Internationale ou Komintern) de mars 1919.

Portait de Jacques Sadoul, dessin de Brodsky.

Réunion du 1er Congrès de l’Internationale, 6 mars 1919. Exposition 100 ans du Komintern, Moscou 2019. Rgaspi.

Intervention de Jacques Sadoul

 Camarades !

Vous m’excuserez de ne parler ni allemand — cette langue du socialisme international, ainsi que l’a appelée hier le camarade Zinoviev — ni le russe qui deviendra demain celle du communisme international ; je suis obligé de m’adresser à vous en français, seule langue que je parle couramment, mais qui malheureusement n’est plus que la langue d’une révolution passée, du moins provisoirement.

Avant de vous dépeindre, selon le vœu du camarade Lénine, la situation politique en France, je veux répondre à la question que m’ont posée plusieurs camarades de l’étranger et vous dire ce que moi, officier français, je pense de l’armée rouge.

Camarades ! Il y a quelques semaines seulement, j’ai eu l’occasion de me trouver au front du nord, ce front sur lequel sont douloureusement fixés les regards inquiets de la jeune république soviétique ensanglantée. Je profite avec joie de l’occasion qui m’est offerte par la première conférence communiste internationale pour exprimer en toute sincérité devant le monde entier toute la profondeur des sentiments qui bouleversent tout vrai révolutionnaire lorsqu’il se trouve en face du grand parti communiste russe — ce flambeau de la révolution mondiale.

Ce parti, malgré les difficultés innombrables qui se sont dressées sur son chemin, a su trouver suffisamment de forces pour créer une puissance militaire incontestable, l’Armée Rouge, dont j’ai l’honneur de faire partie.

Nous devons une reconnaissance infinie aux chefs et organisateurs de cette armée et, en premier lieu, au camarade Trotsky, dont l’énergie inébranlable, la haute intelligence et le génie incontestable, ont su insuffler à l’armée russe qui se trouvait dans un état de décomposition lamentable, une force et une vitalité nouvelles.

Six mois seulement sont passés depuis la déclaration des alliés, qui dans leur outrecuidance dédaigneuse et leur haine pour la révolution russe assuraient qu’il suffirait de deux divisions tchèques soutenues par un détachement anglo-français, pour faire tomber le gouvernement soviétique et conquérir la Russie. Les premières semaines qui suivirent cette déclaration semblèrent en effet leur donner raison et les attaques de l’ennemi se succédèrent avec une rapidité vertigineuse dans les territoires de la mer Blanche et le bassin de la Volga.

Mais, sous la menace de ce danger mortel, l’armée révolutionnaire s’organisa et se développa avec une rapidité non moins vertigineuse, de sorte que les alliés eux-mêmes sont obligés de reconnaître maintenant que cette armée rouge qu’ils traitaient avec tant de dédain est devenue suffisamment puissante pour résister aux armées ennemies lancées criminellement en Russie à l’assaut de la citadelle du bolchevisme. lus reconnaissent les avantages de cette armée, son excellente organisation et sa puissance militaire.

Autrement dit ils la craignent. Ils la craignent même à ce point que, malgré tout le désir — désir masqué par des déclarations hypocrites — qu’ils ont d’étouffer la révolution russe qui est une menace révolutionnaire perpétuelle pour toute l’Europe, malgré toute leur envie de passer le pouvoir à un tsar quelconque et d’aider la bourgeoisie russe à reconquérir sa puissance économique, ils ont été obligés de renoncer à cette fameuse intervention armée dont ils ont effrontément menacé le gouvernement soviétique pendant plus d’un an.

Ayant échoué dans leurs honteux projets, n’en étant pas capables par leurs propres forces, les alliés en chargent maintenant les gardes blancs de Koltchak, de Dénikine, de Petljura, de Mannerheim et de Paderewski, ligués contre la Russie soviétique.

Contraignant ainsi l’armée rouge à de nouvelles luttes, les alliés lui préparent de nouvelles victoires, à Pétrograd et sur la Volga, et sur l’Oural et au Sud — partout.

C’est ce qui m’incite à prier la conférence communiste d’exprimer la reconnaissance que nous devons tous à cette première armée internationale qui a réduit à néant les machinations et les expéditions punitives des alliés et qui, affermissant la position de la révolution russe, a donné par cela même au prolétariat de l’Europe occidentale le temps et la possibilité de s’organiser et de se préparer à la lutte.

Camarades ! Voilà dix-huit mois et demi que j’ai quitté la France. Je n’ai donc pas été témoin des derniers événements qui s’y sont passés. Mais, pour un militant politique actif très au courant de la psychologie de ses compatriotes, il suffit d’une lecture attentive des journaux français pour évaluer les événements politiques à leur juste valeur et pour définir avant tout le rôle de deux organisations aussi importantes en France que le Parti socialiste et la Confédération générale du Travail. Il sera très intéressant de suivre l’évolution de l’état d’esprit des masses françaises.

Lorsque j’ai quitté Paris en septembre 1917, c’est‑à‑dire quelques semaines avant la Révolution d’Octobre, l’opinion publique en France tenait le bolchevisme pour une grossière caricature du socialisme. Les leaders du bolchevisme étaient considérés comme des criminels ou comme des fous. L’armée des bolcheviks n’était à ses yeux qu’une horde composée de quelques milliers de fanatiques et de criminels.

Telle était l’opinion de la France entière. Je dois vous avouer à ma grande confusion que les neuf dixièmes des socialistes de la majorité comme de la minorité étaient du même avis. Nous pourrions alléguer comme circonstances atténuantes, d’une part notre parfaite ignorance des événements russes, d’autre part toutes les calomnies et les faux documents propagés par la presse de toutes tendances sur la cruauté, la félonie et la traîtrise des bolcheviks.

La prise du pouvoir par cette « bande de brigands » produisit en France un effet de choc. La calomnie qui nous empêchait d’apercevoir la vraie figure du communisme devint encore plus noire lors de la signature de la paix à Brest. La propagande anti‑bolchevique atteignit alors son apogée. Il fut possible cependant de faire parvenir en France quelques comptes rendus impartiaux des événements ; certains d’entre nous commencèrent à entrevoir la vérité et se demandèrent s’il était vraiment possible qu’un parti qui avait surmonté tant d’obstacles s’appuyât uniquement sur la terreur et s’il n’était pas plutôt reconnu, aimé et soutenu par la majorité du peuple russe.

La presse bourgeoise continua à mener une campagne abjecte contre le bolchevisme. Les vociférations cessèrent, il est vrai, dans les journaux des social-patriotes, mais par contre ceux-ci dirigèrent de sauvages attaques contre les dirigeants du bolchevisme, dont les utopies menaçaient, selon eux, d’anéantir la révolution russe et de compromettre à jamais la révolution mondiale. Ce furent les journaux du centre socialiste (du groupe Longuet) qui se montrèrent les plus modérés dans l’indignation et le mépris. Ils allèrent même jusqu’à dévoiler les intrigues des gouvernements bourgeois de l’Entente et protestèrent contre l’intervention armée, basant d’ailleurs leur tactique non pas sur les sentiments de leur solidarité socialiste, mais sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ces orthodoxes irréconciliables, peureux et lâches, s’abstinrent alors de toute appréciation sur la valeur du programme bolchevique au point de vue du socialisme. Éblouis et effrayés par le caractère radical de la colossale transformation sociale entreprise avec une conviction résolue par le gouvernement soviétique, ils suivirent les étapes météoriques de cette révolution sans en comprendre ni la puissance ni la nécessité. Ils n’osèrent même pas la condamner. Leur indécision rappelle celle de tout bourgeois en face d’une idée nouvelle, mais en même temps, elle est la preuve d’un manque de volonté complet de leur part en tant que socialistes.

Mais, je ne veux pas les juger trop sévèrement, car j’étais de leur nombre et il n’y a pas très longtemps encore et peut-être aurais-je été tout aussi aveugle aujourd’hui encore si je n’avais pas été ici à la grande école du communisme russe.

La première manifestation de sympathie eut lieu et le premier pas vers l’union fraternelle fut fait, en octobre 1918, à la conférence nationale du parti socialiste français. Le discours de Longuet sur l’intervention armée fut soudain interrompu par les cris enthousiastes de « Vive la République soviétique ! » Ce fut une surprise pour la plus grande partie des leaders de la majorité comme de la minorité. Longuet lui‑même, devenu à cette conférence chef du parti socialiste, en fut très étonné. C’était un premier avertissement lancé par des camarades peu connus, mais clairvoyants à l’adresse des chefs. Depuis ce moment-là, ces derniers ont, il faut en convenir, commencé ouvertement à favoriser l’évolution vers la gauche, et cette évolution s’est faite dans le même sens sans arrêt durant les derniers six mois. Il devint évident cependant que l’évolution à gauche des masses ouvrières devançait de plus en plus celle de ses dirigeants.

L’intérêt direct du prolétariat pour tout ce qui est matériel et réel, son sens politique bien développé et l’instinct profond propre au peuple français suffisent à lui inspirer des révolutions raisonnables, cela revient à dire que malgré son ignorance des bases scientifiques du socialisme, le prolétariat, s’oriente d’instinct vers le communisme. Bien que les données précises nous manquent à ce sujet, nous pouvons reconnaître que cette tendance naturelle se trouve, jusqu’à un certain point, influencée par le syndicalisme. Je ne veux pas parler ici des chefs officiels de la Confédération générale du Travail, tels que Jouhaux qui ne s’est pas gêné pour faire des avances au gouvernement de guerre et Merrheim, dont l’activité révolutionnaire s’est fortement relâchée. Je préfère parler du rôle des militants du syndicalisme qui sont moins connus, mais qui sont moins atteints par le processus de décomposition et ont été épargnés par la mentalité des innombrables commissions parlementaires et des négociations avec les représentants du gouvernement et qui ont préservé l’esprit authentique du syndicalisme d’antan.

Malgré l’absence de données et de connaissances précises sur le communisme bolchevique, ils en ont instinctivement compris la force et la vitalité. Ce sont pour la plupart des individus appartenant aux classes inférieures de la société et le niveau de leur culture n’est pas très élevé, mais ils possèdent une volonté inébranlable et seront appelés, lorsque l’heure sonnera pour le peuple français de faire la révolution, à y jouer les premiers rôles.

Camarades ! je ne vois pas en ce moment de leaders révolutionnaires dans le parti socialiste français. Les gens qui sont à sa tête, pareils aux fonctionnaires, n’ont aucun lien avec les masses ouvrières, le parlementarisme bourgeois avilit leurs âmes et borne leurs horizons. L’influence démoralisante de la Chambre des députés avec la galanterie officielle de ses débats d’un côté et ses machinations mystérieuses de l’autre, est énorme. Personne n’y résiste, pas même des camarades de tempéraments aussi solides et de convictions politiques aussi saines que Cachin et Lafont qui — je vous étonnerai peut-être — avec Renaudel lui-même ont versé dans l’opportunisme après un travail de quelques mois seulement à la Chambre.

Beaucoup d’entre eux se ressaisiront probablement par la suite, mais trop tard, je le crains, pour allumer de leurs propres mains l’incendie de la révolution : beaucoup se rallieront peut‑être à la révolution vingt-quatre heures après qu’elle aura éclaté, mais ils sont complètement incapables de prévoir la révolution vingt-quatre heures à l’avance, car leur clairvoyance a déjà perdu toute son acuité et leurs actes manquent de courage et de décision. Je ne saurais vous dire encore s’ils tâcheront de prévenir et de faire dévier la révolution ou s’ils voudront l’empêcher par des mesures répressives, je n’affirmerai même pas que de tels projets entrent pour l’instant dans leurs intentions. Je veux espérer qu’il n’en sera rien, car s’il arrivait un jour que le prolétariat réussisse à les entraîner et à les soumettre à son contrôle, la collaboration de tous ces éléments pourrait lui être précieuse.

Nous voyons donc que le mouvement révolutionnaire français n’a pu pour le moment mettre en avant ni un Lénine ni un Trotsky. La nature n’est pas très prodigue en hommes de cette trempe ; mais en somme il suffit pour assurer la victoire prochaine du prolétariat que ces deux puissants leaders dirigent le cours de la révolution mondiale. Tous deux sont pleinement à la hauteur de leur tâche grandiose. Ils ont, les premiers, indiqué la route à suivre, ils dirigeront également à l’avenir le prolétariat mondial. Et si jamais la Révolution française avait besoin de leur appui, vous ne refuseriez pas de vous en priver pour nous les prêter pendant quelques semaines, n’est‑ce pas, camarades ? Non seulement le communisme français ne possède, du moins pour le moment, aucun maréchal, mais il ne dispose même pas de ces généraux révolutionnaires, comme il y en a tant en Russie et qui sont dans leur essence un produit purement national, créé par la nature même du pays, par les différences aiguës de son climat, par ses territoires immenses. Oui, ce sont des caractères bien russes, forgés dans les prisons des tsars, trempés dans les exils, prêts à toutes les souffrances et à tous les sacrifices.

Les leaders des socialistes français de gauche, Longuet et ses amis, qui inclinent à l’opportunisme et au réformisme, sont incapables d’héroïsme révolutionnaire ; je ne veux pas dire par là qu’ils reculeront devant leur devoir quand l’heure de la révolution aura sonné, mais leur courage ne va pas jusqu’à vouloir en hâter le moment.

Les dirigeants du bolchevisme sont des dirigeants au sens le plus élevé de ce mot. Ils ont su mener le prolétariat vers la révolution sur le chemin tracé par l’histoire. Ils représentent pour les masses ouvrières un phare qui éclaire de ses rayons leur chemin. Je crains que nos leaders français ne soient jamais que leurs élèves. Le prolétariat français fera certainement le premier pas et commencera la lutte tout seul. C’est en lui que nous mettons tout notre espoir. Il a longtemps dormi sur les lauriers de ses illustres prédécesseurs, mais aujourd’hui il se réveille. Il commence à entrevoir les grandes destinées qui l’attendent. Ses mains maladroites, mais puissantes se tendent avidement vers le pouvoir. L’écho de l’appel qui retentit pour la première fois à la conférence d’octobre s’entend maintenant par toute la France depuis déjà six mois.

La plupart des réunions publiques se terminent maintenant aux cris de « Vive Lénine », « Vive Trotsky ! », « Vive la dictature du, prolétariat ! » « Vive les Soviets ! ». Ces cris frappent douloureusement l’oreille de nos gouvernants et la presse bourgeoise en parle avec indignation. Malheureusement, l’absence de leaders énergiques se fait sentir et étant donné l’absence de toute organisation centrale, il devient trop facile au gouvernement d’étouffer par la force armée les mouvements qui surgissent isolément.

Cependant, d’une manière générale, on peut dire que le cours des événements est favorable à la révolution. L’effondrement du régime capitaliste et la parfaite incapacité des gouvernants à résoudre les questions de la guerre et de la paix, leur tendance absurde à élaborer toutes sortes de compromis illusoires, la haine que leur ont vouée les masses ouvrières, tout cela nourrit et augmente tous les jours la colère et l’exaspération des masses.

L’idée surannée d’une entente avec la bourgeoisie n’a plus aucune valeur aux yeux des ouvriers. Les social‑patriotes, partisans convaincus de cette union monstrueuse, sont l’objet du plus profond mépris de la part du prolétariat. Quant aux résolutions indécises des socialistes du centre, elles n’inspirent plus confiance et ne satisfont plus personne à cause de leur verbosité.

La lumière est faite enfin sur la nature des événements de Russie. La tactique ouverte et honnête du parti bolchevique convient bien mieux au tempérament des Français que les vagues formules de la première révolution allemande.

Je suis fermement convaincu, camarades, que le programme du parti communiste russe, avec quelques modifications minimes qu’exigeront les conditions de notre pays (notamment dans la question agraire), sera accepté par le prolétariat français avant peu. Mais, le seul moyen pour y arriver est la propagande, encore la propagande et toujours la propagande ! Le terrain pour l’agitation est très bien préparé. La lenteur impardonnable de la démobilisation, les tendances impérialistes de l’oligarchie capitaliste qui gouverne la république, l’attitude agressive de la bourgeoisie à l’égard de la révolution russe et de la révolution allemande, la décomposition de l’État, le chaos économique, la crise du chômage et les difficultés de l’approvisionnement — tout cela contribuera pour une large part à l’effondrement du régime d’exploitation.

Quand commencera le mouvement libérateur ? Il est difficile d’y répondre, car on ne saurait prévoir le cours des événements. Des obstacles sérieux peuvent se dresser et retarder même l’inévitable.

Les classes dominantes françaises l’ont fort bien compris avant même que les capitalistes de l’Entente n’aient organisé pour leur défense mutuelle la Société des Nations.

Elles se sont entourées d’une force armée spéciale composée de troupes de couleur, de Sénégalais et d’Indochinois qui sont cantonnés dans les différents centres industriels, prêts à être lancés contre les masses ouvrières.

De plus, le gouvernement menace la révolution future d’un blocus économique. En effet, du jour où cessera l’importation du blé d’Amérique chez nous, la population de la France sera vouée à la famine.

Ce sont des dangers et des tâches qu’il faudra examiner sérieusement, car la responsabilité que nous prenons est énorme.

Malgré tout, je suis convaincu qu’aussitôt terminée, la démobilisation, qui aura restitué au pays plusieurs millions d’hommes, augmentant ainsi le nombre des chômeurs et aggravant la crise économique, le mouvement ouvrier commencera inévitablement et aboutira indubitablement à l’édification d’une république soviétique et au triomphe du parti communiste.

Continuons donc à lutter en attendant l’heure heureuse où l’union sacrée des révolutions russe, française et allemande rendra la révolution sociale mondiale invincible. C’est par là que je conclurai.

Qu’il me soit permis encore, camarades, de lire ici les déclarations de deux socialistes français de gauche, Verfeuil et Loriot, déclarations qui éclairent nettement la psychologie des éléments les plus valables et les plus valeureux du parti socialiste français.

Camarades ! Je terminerai en répétant, une fois de plus : six mois ne se sont pas écoulés depuis que la majorité du parti socialiste français criait : A bas les bolcheviks! Et maintenant, les mêmes socialistes s’écrient ‑. « Vive la république des soviets ! » Les journaux officiels et ceux du parti étudient avec attention la possibilité de la dictature du prolétariat en France. Ces faits ont‑ils besoin d’être commentés ? Et ne sommes‑nous pas en droit d’espérer que nous n’avons plus longtemps à attendre?