Par Corentin Lahu
Le Secours rouge international est fondé en 1922 par l’Internationale communiste pour venir en aide aux militants révolutionnaires victimes de la répression politique. Sa section française, constituée un an plus tard, anime durant l’entre-deux-guerres le soutien aux emprisonnés et fait vivre la solidarité internationale. Plongée dans cette organisation au cœur de la « galaxie communiste » et ancêtre du Secours populaire français.
Le PCF, dès ses premières années d’existence, s’entoure d’une myriade d’organisations dites « satellites » ou « auxiliaires », appelées également dans le vocabulaire communiste « organisations de masse ». L’internationale communiste encourage en effet le développement de structures spécifiques devant faciliter la pénétration des idées communistes auprès d’un public large, dépassant le cercle des militants et répondant à l’objectif de « conquête des masses ». Elles participent de la constitution d’un vaste réseau intégré d’associations, de syndicats et de coopératives, plus ou moins proches et dépendants du parti, qui forment la « galaxie » communiste. Intégrées dans le dispositif d’action du PCF et répondant à ses objectifs politiques et stratégiques, elles exercent aussi une fonction sociale de première importance. En débordant le cadre strictement partisan, elles activent des liens communautaires, stimulent les sociabilités ouvrières et populaires, encadrent la vie sociale des militants et façonnent leur univers mental. Elles s’adressent à des publics particuliers (enfants, jeunes, femmes, anciens combattants, paysans…) ou visent des domaines spécifiques du champ social et politique : culturel, artistique, anti-impérialisme, antifascisme, mais aussi la solidarité internationale.
Le Komintern décide ainsi, à la suite de son 4e congrès à la fin de l’année 1922, de mettre sur pied deux organisations dédiées à la solidarité internationale : le Secours ouvrier international (SOI) et le Secours rouge international (SRI). À la différence du SOI chargé de venir en aide aux familles ouvrières pendant les grèves et lors de catastrophes naturelles ou sociales, la tâche du Secours rouge est d’agir en faveur des victimes de la « répression bourgeoise » et de la « justice de classe », qu’elles soient membres du Parti communiste ou non. Constitué en sections nationales, le SRI organise le soutien aux acteurs du mouvement ouvrier et révolutionnaire réprimés dans le cadre de leur activité militante. Se revendiquant de l’internationalisme prolétarien, son action s’inscrit également dans la défense des revendications des peuples coloniaux, l’appui aux luttes révolutionnaires engagées ailleurs dans le monde et l’accueil des réfugiés politiques fuyant des régimes autoritaires.
En France, L’Humanité annonce le 5 mai 1923 la fondation d’un « Comité de Secours rouge ». Constitué à l’initiative du Parti communiste et de la CGTU, il résulte de la fusion du Comité de secours aux réfugiés étrangers et du Comité pour les victimes du fascisme italien, nés quelques mois plus tôt. Il fonctionne d’abord sur le principe des adhésions collectives d’organisations, jusqu’à son premier congrès constitutif en mai 1925. La section française du SRI est ensuite réorganisée sur la base des adhésions individuelles, dont le nombre dépasse les 40 000 à la fin des années 1920.
Lutter contre la répression
La tâche première du Secours rouge est d’organiser le soutien matériel, moral, judiciaire et politique aux militants qui subissent la répression. En cas d’emprisonnement, le SRI doit s’assurer du contact régulier des détenus avec le monde extérieur. Il tente d’améliorer leurs conditions de détention, par l’envoi de nourriture, de fournitures, de journaux et de livres, tout en prenant en charge la subsistance de leurs familles lorsque c’est nécessaire. Il favorise également le parrainage de prisonniers et lance régulièrement des collectes en leur faveur, en organisant notamment des « Noëls rouges des emprisonnés ». Le Secours rouge fournit aussi une aide judiciaire aux inculpés, en prenant en charge les frais de justice et en mettant à leur disposition ses avocats. En cas de condamnation à la prison, ces derniers plaident pour le régime politique d’incarcération, généralement moins brutal que le régime de droit commun. Enfin, le SRI fait un travail politique, en documentant la répression et en lançant des campagnes pour l’amnistie des condamnés politiques.
Le SRI doit répondre aux offensives judiciaires visant le Parti communiste qui se multiplient tout au long des années 1920. Ainsi, lors de la campagne contre la guerre du Rif au Maroc, en 1925-1926, des centaines de militants sont arrêtés et condamnés. Le 22 avril 1927, dans un discours à Constantine, le ministre de l’Intérieur, Albert Sarraut, proclame « le communisme, voilà l’ennemi ! », auquel Paul Vaillant-Couturier répond le lendemain dans L’Humanité, un brin provocateur : « oui, c’est nous l’ennemi ! ». L’escalade répressive engagée par les autorités, renforcée par la radicalisation du discours communiste et l’adoption par le PC de la stratégie dite de « classe contre classe », culmine à l’approche de la « journée rouge » contre la guerre, le 1er août 1929. L’inculpation de centaines de militants et l’ouverture d’une information pour complot contre la sûreté de l’État met les avocats du Secours rouge à rude épreuve.
Le concours du SRI est par ailleurs sollicité lors de certains conflits sociaux touchant le monde du travail, pour apporter son soutien juridique lorsque des grévistes sont poursuivis en justice. Les services des avocats du Secours rouge sont, par exemple, proposés gratuitement aux dizaines d’ouvriers – y compris aux travailleurs étrangers menacés d’expulsion – inculpés lors des grèves des dockers marseillais en 1935-1936. Dans l’armée, l’activisme antimilitariste et révolutionnaire des communistes fait également l’objet d’une étroite surveillance. Le Secours rouge mène plusieurs campagnes en soutien à des soldats et marins mutins, tout en réclamant la suppression des conseils de guerre et des bagnes. Enfin, le SRI déploie une intense activité en direction des colonies. Le développement de sections locales, tout comme l’envoi de délégations (notamment d’avocats) en Algérie, en Indochine ou à Madagascar, participent de la mise en lumière et de la dénonciation de la répression et de la domination coloniales.
La solidarité internationale
La solidarité internationale est au cœur de l’action du SRI. Le début des années 1920 se caractérise en Europe par le reflux du mouvement révolutionnaire, après l’échec des tentatives insurrectionnelles qui ont essaimé à la suite de la révolution d’Octobre en Russie. Ce recul s’accompagne dans de nombreux pays d’une vague de répression qui s’abat sur les partis communistes et jette des milliers d’ouvriers en prison. Cette « terreur blanche » – qui sévit notamment en Allemagne, Pologne, Roumanie, Hongrie, et des pays baltes aux Balkans – est dénoncée avec vigueur par le Secours rouge, qui lance plusieurs campagnes de solidarité. Par ailleurs, l’aide aux victimes du fascisme en Italie, puis les campagnes contre la répression nazie après l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne en 1933, occupent une part de plus en plus importante de l’activité du Secours rouge. Mais le SRI déploie également son action en dehors du continent européen, en Chine notamment où il intervient à plusieurs reprises contre la répression des communistes confrontés aux nationalistes du Kuomintang. Il est aussi l’un des animateurs du mouvement international de protestation contre la condamnation à mort aux États-Unis de Sacco et Vanzetti, qui atteint son apogée à l’été 1927 au moment de l’exécution des deux anarchistes italiens. Quelques années plus tard, il prend la défense des « Scottsboro Boys », les « Sacco-Vanzetti noirs », injustement condamnés à mort en Alabama.
De nombreuses brochures sont éditées pour documenter la répression dans le monde et le SRI organise des meetings qui se concluent généralement par l’envoi de télégrammes et d’ordres du jour de protestation aux ambassades et aux gouvernements accusés. Il mobilise également les intellectuels, appelés à former des comités spécifiques contre la répression dans certains pays d’Europe de l’Est et dans les Balkans, ou plus tard en soutien à Ernst Thaelmann, dirigeant du Parti communiste allemand arrêté par les nazis. Des délégations, le plus souvent conduites par des avocats, sont parfois envoyées dans les pays concernés pour renforcer l’assistance juridique des révolutionnaires inculpés et transmettre de l’aide financière. En 1934, peu de temps après l’écrasement en Autriche de l’insurrection de février, c’est une délégation de femmes du Secours rouge qui se rend à Vienne pour aider les familles des emprisonnés. Enfin, tout au long de l’entre-deux-guerres, le SRI mène campagne pour le droit d’asile et organise l’accueil en France des réfugiés politiques.
L’internationalisme communiste se traduit dans le même temps par un soutien inconditionnel à l’Union soviétique, incarnation pour les communistes du socialisme triomphant, à défendre coûte que coûte contre les menaces de guerre fomentées par des puissances impérialistes bellicistes. Ainsi, pendant que le SRI ne cesse de dénoncer la répression capitaliste à l’œuvre dans le monde, il loue les réalisations de la justice soviétique et justifie la tenue et le verdict des « procès de Moscou ».
Changements de nom et nouveaux champs d’intervention : le Secours populaire de France et des colonies
La section française du SRI n’échappe pas aux répercutions provoquées par le changement de stratégie du Parti communiste qui, à la suite des événements de février 1934, opère progressivement un rapprochement avec les socialistes et les radicaux en préconisant une large alliance antifasciste. Ce tournant unitaire du PC, qui reçoit l’aval de l’Internationale communiste lors de son 7e congrès à l’été 1935, débouche sur la constitution du Front populaire, victorieux aux élections législatives de 1936.
Galvanisé par ce nouveau contexte et par la dynamique populaire à l’œuvre, le Secours rouge se transforme, en changeant à deux reprises sa dénomination au cours de l’année 1936. Optant dans un premier temps pour l’appellation « Secours rouge de France » (SRF), en mars 1936, il devient à l’automne suivant le « Secours populaire de France et des colonies » (SPFC). Ce changement sémantique est révélateur de l’évolution des référentiels identitaires qui structurent le discours communiste à cette période. Il suggère un élargissement du public désormais visé, le « peuple » plus que la « classe ». Il témoigne aussi de l’ancrage national du Secours populaire, à l’image d’un Parti communiste qui, en associant les drapeaux rouge et tricolore, et L’Internationale à La Marseillaise, s’approprie une culture nationale et républicaine. Dans le même temps, le Secours populaire connaît un important développement et devient une véritable organisation de masse bénéficiant d’une forte assise populaire – ses effectifs progressent de moins de 35 000 en 1933 à plus de 180 000 cinq ans plus tard.
Les champs d’intervention du Secours populaire sont également redéfinis. S’il a toujours pour objectif d’apporter une « solidarité matérielle, juridique et morale » aux emprisonnés, la notion de soutien « politique » disparait de la terminologie utilisée. D’autre part, la nouvelle charte adoptée élargit le rayon de son activité solidaire : s’il est toujours question d’apporter un soutien « aux emprisonnés, aux émigrés, aux déportés, aux défenseurs de la Liberté, en un mot aux victimes du fascisme et aux persécutés par la réaction », désormais il intègre aussi dans son domaine d’action les « victimes des injustices sociales et calamités naturelles ». Il reprend dès lors des prérogatives jusqu’alors attribuées au Secours ouvrier international (qui se focalise désormais exclusivement sur les enfants et devient l’Association nationale de soutien à l’enfance). Le Secours populaire intervient ainsi – à travers collectes, souscriptions et soutien matériel – lors de catastrophes naturelles ou industrielles (comme l’explosion de la poudrerie de Saint-Chamas en 1936) ou en développant des activités de soutien à « l’enfance malheureuse ». Ces réorientations ne doivent cependant pas occulter la persistance de certaines activités traditionnelles du Secours rouge : les campagnes pour l’amnistie des prisonniers politiques ne cessent pas, et reprennent même avec plus d’intensité après la brutale répression de la grève du 30 novembre 1938.
Toutefois à partir de 1936, les événements qui se déroulent en Espagne font l’objet d’une mobilisation d‘une ampleur inédite dans l’histoire de l’association…
La guerre d’Espagne
Lorsqu’éclate le soulèvement nationaliste du 18 juillet 1936, l’Espagne n’est pas une contrée inconnue pour le Secours rouge. Dès 1924, la section française du SRI organise une première campagne de soutien aux opposants au régime dictatorial de Primo de Rivera. Dix ans plus tard, la répression qui s’abat après l’insurrection ouvrière des Asturies en octobre 1934 déclenche une nouvelle campagne de solidarité. De nombreux militants révolutionnaires espagnols se réfugient en France, et le SRI multiplient les collectes, meetings et autres démonstrations populaires, tandis que se mettent en place des « Comités populaires d’aide à toutes les victimes du fascisme en Espagne » dans plusieurs localités.
C’est pourquoi, lorsque débute la guerre en Espagne, le Secours rouge (en passe de devenir le Secours populaire), en réactivant et en amplifiant des réseaux qu’il avait mobilisés deux ans plus tôt, joue un rôle central dans l’animation du puissant mouvement de solidarité avec la République espagnole qui se déploie en France. Le 31 juillet 1936, sur proposition du Secours rouge de France, une « Commission de solidarité du Rassemblement populaire pour l’aide au peuple espagnol » est constituée sous l’égide du Front populaire. Dès lors, l’intervention du SRF puis du SPFC, de sa propre initiative ou à travers cette Commission de solidarité, prend diverses formes.
Il y a d’abord les militants et responsables du Secours populaire qui se rendent en Espagne. Certains s’engagent dans les Brigades internationales et combattent aux côtés des républicains espagnols. Parmi eux, l’ancien dirigeant national du SRI Jean Chaintron ou François Vittori, l’un des secrétaires nationaux du Secours populaire, qui furent tous les deux commissaires de guerre. Plusieurs femmes qui ont milité dans le Secours rouge, comme Jeanne Oppman ou Thérèse Chassaing, partent aussi en Espagne et intègrent les services sanitaires ou l’état-major des Brigades internationales. D’autres font le voyage dans le cadre de délégations, chargées de témoigner de la solidarité du peuple français, de convoyer l’aide matérielle et financières récoltée en France et d’évaluer les besoins sur le terrain. Mais tous ne reviennent pas. Ainsi, le torpillage le 8 février 1937 d’un des navires affrétés pour transporter des vivres et des médicaments en Espagne entraîne la mort de Marcel Basset, docker marseillais, dont la mère sera prise en charge par le Secours populaire. Début novembre 1938, alors que plusieurs militants français assistent à Madrid au congrès du Secours rouge espagnol, un bombardement de l’aviation nationaliste tue Agnès Dumay – représentante du Comité mondial des femmes qui avait participé activement, aux côtés du Secours populaire, à l’organisation de la solidarité avec l’Espagne républicaine – et blesse mortellement Auguste Bonnet (pseudonyme de Melchiore Vanni), membre de la direction internationale du SRI, qui décèdera quelques mois plus tard.
En France, le Secours populaire utilise son organe, La Défense, pour informer des événements en Espagne et rendre compte chaque semaine de l’œuvre de solidarité accompli. D’autres supports sont également employés à cette tâche, comme le cinéma avec le film L’Espagne vivra, réalisé par Henri Cartier Bresson en 1939 à la demande du SPFC. Mais il faut aussi mobiliser la population française : sur les places publiques, dans les arrière-salles de cafés des villages ou dans les plus grandes salles parisiennes, des centaines de meetings et de réunions publiques sont ainsi organisés à travers le pays.
La solidarité matérielle avec les combattants républicains et la population civile espagnole est au cœur de cette mobilisation. Dès les premiers jours du conflit, le Secours rouge de France envoie du matériel sanitaire, puis la Commission de solidarité du Rassemblement populaire lance une grande souscription nationale, dont les fonds récoltés sont centralisés par le SRF/SPFC et s’élèveront à plusieurs dizaines de millions de francs. Jusqu’à la fin de la guerre, le mouvement de solidarité est rythmé par les journées nationales de mobilisation et de collecte (de nourriture, blé, lait, vêtements, crayons…), déployées sur l’ensemble du territoire français et associant parfois d’autres associations de la galaxie communiste (notamment l’Union des jeunes filles de France, les Jeunesses communistes ou le Comité mondial des femmes). Les femmes, en première ligne pour confectionner des vêtements ou organiser des quêtes dans la rue ou à la sortie des réunions publiques, sont particulièrement actives et jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre de cette solidarité. Les familles françaises sont également invitées à parrainer les combattants espagnols, à travers l’envoi de colis, en particulier durant les fêtes de Noël. L’argent, les vivres et vêtements ainsi récoltés permettent d’affréter plusieurs bateaux et d’organiser des caravanes de camions, qui sillonnent les villes et les villages de France avant de traverser la frontière.
Le Secours populaire s’occupe aussi des familles des volontaires des Brigades internationales, à travers le « Comité pour l’aide aux combattants, aux familles, aux blessés, aux mutilés, aux veuves et aux orphelins ». L’argent qu’il récolte complète l’aide accordée par le gouvernement espagnol et permet aux familles de recevoir chaque semaine une allocation. Les enfants font l’objet d’une attention particulière, notamment à l’occasion des fêtes de fin d’année. Reprenant une pratique ancienne du Secours rouge, avec le « Noël des enfants des emprisonnés et des victimes du fascisme », le Secours populaire organise à partir de 1936 des fêtes de Noël pour les enfants des volontaires et les petits Espagnols réfugiés en France.
Le retour en France des combattants des Brigades internationales est suivi par François Vittori, ancien volontaire et secrétaire national du Secours populaire, qui appelle à prendre en charge et soigner les blessés. Mais c’est une nouvelle bataille, judiciaire cette fois, qui attend une partie d’entre eux, poursuivis par les autorités militaires, car ils n’ont pas effectué leur service militaire ou répondu à un ordre de mobilisation en raison de leur présence en Espagne. Le Secours populaire doit alors mener campagne pour la libération et l’amnistie de près d’une centaine de ces « Volontaires de la Liberté » jetés en prison à leur retour.
Enfin, le SRF/SPFC se soucie de l’accueil en France des réfugiés espagnols qui fuient les bombardements et l’avancée des troupes nationalistes. Si l’évacuation et l’accueil des enfants espagnols en France sont avant tout l’œuvre de la CGT, le Secours rouge organise dès la fin du mois d’août 1936, lors de la bataille d’Irún, le rapatriement de 80 enfants à Biarritz. Puis le Secours populaire mettra sur pied, en décembre 1937, une colonie à Goussainville, qui recevra jusqu’à 25 enfants espagnols. Revendiquant un accueil digne pour les réfugiés, ses militants sont à pied d’œuvre pour leur apporter des vivres et un peu de réconfort. Lors de la Retirada, qui débute en février 1939, le Secours populaire participe à la formation de Comités d’accueil pour accueillir les centaines de milliers d’Espagnols traversant la frontière. Il s’élève avec véhémence contre le traitement inhumain qu’il leur est réservé, leur parcage dans des camps ainsi que les brutalités policières et les reconductions à la frontière dont ils font l’objet.
L’activité du Secours s’interrompt brusquement à l’automne 1939, faisant l’objet d’une procédure de dissolution au moment de l’interdiction du Parti communiste et de ses organisations affiliées. Se redéployant clandestinement sous l’Occupation, il faudra attendre la fin de la guerre pour assister à sa renaissance au grand jour, avec la fondation en novembre 1945 du Secours populaire français, fusion du SPFC et de l’Association nationale des victimes du nazisme.
Pour aller plus loin
Axelle Brodiez, Le Secours populaire français 1945-2000. Du communisme à l’humanitaire, Paris, Presses de Sciences Po, 2006.
Stéphane Gacon, L’amnistie. De la Commune à la guerre d’Algérie, Paris, Seuil, 2002.
Frédérick Genevée, Le PCF et la justice. Des origines aux années cinquante, organisation, conceptions, militants et avocats communistes face aux normes juridiques, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires de la Faculté de Droit de Clermont-Ferrand, 2006.
Corentin Lahu, « Secours rouge et Secours populaire à Marseille et dans sa région (1924-1939) », in Dimitri Manessis et Guillaume Roubaud-Quashie (dir.), Empreintes rouges. Nouvelles perspectives pour l’histoire du communisme français, Rennes, PUR, 2018
Corentin Lahu, « Les publications du Secours rouge international et du Secours populaire français font leur entrée sur Gallica », ANR PAPRIK@2F, 28 juin 2018.
À voir
Guerre d’Espagne, retour sur l’histoire, des Brigades Internationales au Secours Populaire, film réalisé par Jeanne Menjoulet, Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, 2019 (63 min).
Algérie, genèse du communisme et indépendantisme, film réalisé par Jeanne Menjoulet, Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, 2019 (55 min).