Roland Gori est intervenu dans le cadre du séminaire de la Fondation Gabriel Péri[1] : « Construire la paix, déconstruire et prévenir la guerre ». Nous vous proposons ici sa contribution écrite.
Pourquoi un psychanalyste s’intéresse-t-il à la question de la sécurité, de la guerre et de la paix ? Parce que la paix n’est pas simplement l’absence de guerre, c’est la victoire des forces d’accord sur les forces de discorde, un point essentiel qui rejoint la préoccupation du psychanalyste en considérant que lorsque le psychisme fonctionne bien, ce n’est pas l’absence de conflit, mais la possibilité d’élaborer le conflit, de le transcender et de le métaboliser.
Nos sociétés où il s’agit plutôt de congédier les conflits et les risques en épiant les moments et circonstances où ils peuvent émerger, renoncent à la confiance qu’elles peuvent mettre dans la démocratie.
Selon Jaurès, « ce qui manque le plus à la démocratie, c’est la confiance en elle-même, c’est l’ambition vraie ». […]