La pensée n° 357 – L’école
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Janvier-mars 2009
Numéro épuisé!
Sommaire :
- Marché(s), société(s), histoire et devenir de l’humanité – Antoine Casanova
À l’ouverture du colloque international « ?Marché(s), société(s), histoire et devenir de l’Humanité ? », tenu les 13 et 14 novembre 2008, le directeur de notre revue a prononcé une allocution que nous publions. Ce texte souligne notamment qu’à travers la brume conceptuelle de « ?l’économie de marché ? » c’est le capitalisme marchand, industriel, financier lui-même, en sa spécificité d’hier et d’aujourd’hui, qui devient indistinct et même invisible.
Dossier : L’École
- Penser et faire l’école – Laurent Frajerman
- L’école et la raison du marché – Christian Laval
La rationalité libérale ne se réduit pas à la « ?marchandisation ? » de la société. Elle consiste à installer partout une norme de compétition et à imposer des contrôles d’efficacité semblables à ceux qui s’appliquent aux entreprises. La transformation de l’école a quatre dimensions ? : une subordination de plus en plus étroite aux impératifs de compétitivité économique ? ; une régulation des flux d’élèves par la mise en concurrence des établissements ? ; une mutation managériale conformément aux principes de la « ?nouvelle gestion publique ? » ? ; l’imposition autoritaire de nouvelles finalités pédagogiques et de nouveaux contenus d’enseignement. Ces aspects qui composent le modèle de l’école néo-libérale déterminent aussi les lignes de résistance qui peuvent être poursuivies. - Critique du travail scolaire – Anne Barrère
Dans un contexte où l’allongement des études leste le passage à l’école d’enjeux sociaux de plus en plus importants, il apparaît important d’envisager la problématique du travail de manière autonome, en particulier de celle de la socialisation ou de l’efficacité scolaire. Une telle démarche permet à la fois d’analyser le discours institutionnel et les pratiques quotidiennes des élèves et des enseignants, d’explorer un certain nombre de malentendus dans la relation pédagogique et d’en cerner quelques enjeux conflictuels. - Les tensions de la pensée progressiste sur l’école – Laurent Frajerman
Les progressistes se battent pour une démocratisation de l’école, parallèle à celle de la famille et de l’économie. Pourtant, ils se divisent sur la manière de procéder. Leurs débats proviennent de plusieurs tensions, entre utopie et pragmatisme, entre la définition du problème comme étant principalement d’ordre scolaire ou social, entre la priorité à la culture ou à l’égalité des élèves, entre le laxisme et le retour à l’ordre, entre l’égalité de traitement ou la prise en compte des différences. Selon nous, aucune réforme progressiste et démocratique de l’école ne pourra être menée de manière autoritaire, sans l’implication des enseignants - Repenser l’institution et la culture scolaires – Guy Coq
Il y a une spécificité des relations entre école et société dans la démocratie. Une politique scolaire qui l’ignore engendre des contradictions (notamment au niveau du collège), des effets de désinstitutionnalisation de l’école et des carences dans la structure scolaire. L’article analyse ces phénomènes et formule des propositions pour une restauration de l’institution scolaire. Il s’attache tout particulièrement à une pensée de l’éducation éthique, de la formation du citoyen et de l’initiation à la question du sens. - Injuste orientation et juste sélection – Pierre Roche
Il s’agit de mettre en relation le sentiment d’injustice vécu par l’actuelle secrétaire d’État à la Ville, Fadela Amara, lors de son orientation en 1978, avec les conceptions de la « ?juste sélection ? » des débuts du xxe siècle et les conceptions actuelles de la « ?diversité des talents ? ». Cette expérience de la sélection commune à de nombreux jeunes des milieux populaires se rattache plus à une conception dominante naturaliste justifiant la hiérarchie sociale qu’à celle des psychologues des années 1900. Le cours des idées - Picasso et Cie – Jean-Pierre Jouffroy
Dans le vaste mouvement qui a bouleversé toutes les disciplines de l’esprit au début du XXe siècle, Pablo Picasso a joué un rôle particulier ? : proposer une mutation du regard reposant sur la multiplicité des accès aux objets et sur leur mouvement - Femmes d’Algérie entre décence et errance – Karima Messaoudi
En s’intéressant à l’habitat des femmes de la vallée de l’oued Saf-Saf, l’idée est de saisir leurs vécus dans leurs territoires du quotidien, d’approcher leurs lieux et leurs liens avec ces lieux, mais aussi de tenter de comprendre leurs déchirures, l’errance qui est devenue la leur suite aux événements tragiques de l’insécurité créés par le terrorisme. Dans cette vallée, la vie de ces femmes rurales s’écartèle entre une vie de décence et une vie d’errance.
Confrontations
- Capitalisme et esclavage à Cuba – Rémy Herrera
Cet article analyse l’essor de l’esclavage à Cuba dans le mouvement historique de la spécialisation sucrière de l’île et de son insertion dans le système mondial capitaliste. Il explique les facteurs qui ont fait entrer en crise l’esclavage capitaliste cubain et ont poussé à la transition vers le salariat. Il montre que, sous la domination politique coloniale, Cuba était entrée, dès le début du xixe siècle, dans la dépendance économique des États-Unis. On comprendra ainsi de quelle façon, à la fin du XIXe siècle, les conditions étaient réunies pour que s’y étende le pouvoir de la grande finance états-unienne. En annexe, sont aussi présentées, en forme de témoignage, les paroles d’un ancien esclave. - La gauche et la pédagogie républicaine (1880-1950) – Antoine Prost
Les choix pédagogiques sont-ils politiques ?? La question peut se discuter. Les fondateurs de l’école républicaine, en tout cas, les Ferry et les Buisson, pensaient qu’il existait une pédagogie républicaine, et qu’elle était très différente de la pédagogie traditionnelle, monarchique et cléricale. Cet article traite de la pédagogie républicaine, dont il tente de dégager les caractères principaux. Il soutient que pour les pédagogues républicains, la démocratisation de l’enseignement secondaire ne se concevait pas sans une réforme des façons d’enseigner. Puis, passant à la période la plus favorable pour une telle réforme, celle de la Libération, l’article discute les raisons pour lesquelles elle a alors échoué et pourquoi les partis socialiste et communiste ne l’ont pas soutenue. Le plan Langevin-Wallon est ainsi un testament plus qu’un programme
Vie de la recherche
- Les professeurs et l’explosion scolaire – Jérôme Deauvieau
- Nouvelle analyse de l’échec scolaire – Stéphane Bonnéry
Documents
- Culture et humanités selon Paul Langevin
- Face à l’échec scolaire en Val-de-Marne – Alain Desmarest
Numéro épuisé
Voir notamment l’article de Séverine Chauvel, « Penser la démocratisation scolaire », La vie des idées, 11 nov. 2009.
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