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La pensée n° 358 – Les Lumières

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Avril-Juin 2009

Sommaire :

Dossier : Les Lumières

  • Introduction : Lumières, rationalisme, révolution, Antoine Casanova ;
    Cet article est disponible en ligne
  • À la clarté des Lumières radicales, André Tosel ;
    L’historiographie la plus récente des Lumières a élaboré avec le concept de Lumières radicales exploitant la philosophie de Spinoza un paradigme très utile aussi bien pour l’histoire que pour la philosophie. L’œuvre de Jonathan Israël dialectise notre compréhension de ce mouvement en reconstruisant un combat à plusieurs antagonistes : Lumières radicales, Lumières modérées et les contre-Lumières.
  • Le philosophe, le cardinal, la belette, et le petit lapin, Jean-Jacques Lecercle ;
    À partir d’une « discussion » entre Jürgen Habermas et le cardinal Ratzinger sur les fondements prépolitiques de l’Etat libéral, il s’agit de mettre à l’épreuve la théorie de l’agir communicationnel et l’éthique de la discussion dans les trois domaines du cognitivisme, du formalisme et de l’universalisme.
  • Morale, commerce et sentiments,Morals, trade and feelings Yves Vargas ;
    Dieu n’étant plus le fondement de la morale au xviiie siècle, il reste la société ou la nature humaine. Mais la morale « naturelle » doit être sociable pour être effective ; or la société du commerce (le « luxe ») présente trop de vices pour accueillir une morale. Les matérialistes français renoncent à la valeur morale, et réduisent la morale à des préjugés ; les sentimentalistes écossais fondent une morale intérieure tournée vers l’extérieur : une morale sentimentale et capitaliste. Rousseau cherche à fonder à la fois une morale humaine et à repousser le « luxe » capitaliste. Il s’évade sur des positions apparemment réactionnaires : retour à l’économie agricole, retour du Dieu-moral.
  • Figurations, Jean-Pierre Jouffroy ;
    S’interroger sur le concept de culture et sur le niveau atteint par une société ou une civilisation, c’est se poser les multiples questions des modes d’accès au réel pratiqués par les humains, toutes les façons d’agir, évidemment, et tous les codes intellectuels régissant les domaines les plus divers.
  • Spinoza, le rationalisme et les Lumières, Pierre-François Moreau.
    La position philosophique de Spinoza est un rationalisme absolu, où la Raison tient compte de ce qui à première vue paraît irrationnel : l’expérience, l’histoire, les affects, l’obscurité de l’individu à lui-même. C’est ce qui explique certaines difficultés d’interprétation du système, dont quelques interprètes ont voulu tirer argument pour lire sa philosophie comme un irrationalisme. En fait le “ troisième genre de connaissance ” constitue non pas un dépassement de la Raison, mais son extension et son achèvement. Une telle pensée pouvait fournir des arguments au mouvement des “ Lumières radicales ”, même si les circonstances impliquaient des différences et une simplification. Il est donc légitime de considérer l’apport du spinozisme comme une part de l’héritage des Lumières.

Le cours des idées

  • Hannah Arendt et les Lumières, Jean-Claude Bourdin ;
    Le rapport critique qu’Hannah Arendt entretient avec la tradition philosophique et ses intérêts philosophiques qui portent sur la question de la politique ne la disposent pas à éprouver une sympathie particulière pour les Lumières. Elles ne représentent pas pour elle une ressource philosophique qui serait à la hauteur des questions du monde moderne. En revanche elle a, à trois reprises au moins, pris des représentants des Lumières à témoin pour élucider des questions qui résonnent avec ses propres analyses : Lessing et la question juive, Rousseau, la question de la souveraineté et la pitié en politique, Burke enfin et sa critique des droits de l’homme. Cet article rappelle ces trois moments dans la pensée d’Arendt et cherche à montrer de quelle nature est sa critique de certains concepts des Lumières : elle est fondamentalement menée du point de vue d’une pensée politique.
  • Le DVD éducateur des cinéphiles, Émile Breton.
    Le temps des ciné-clubs est passé. Les cinéphiles disposent désormais des DVD dont les capacités de stockage et la qualité dépassent de beaucoup celles des cassettes audiovisuelles. En plus du marché de la consommation courante, les DVD se sont développés dans trois directions : l’édition critique de films, la restitution de l’histoire d’un studio, la publication d’œuvres complètes. Ils offrent d’immenses possibilités de comparaison et d’étude.

Confrontations

  • Répondre aux besoins des peuples, François Houtart ;
    La logique de l’accumulation prévaut sur les besoins des êtres humains. Face à cette crise de civilisation, il faut inventer des régulations qui permettent une autre issue que la guerre. Une vision à long terme est indispensable pour décider de mesures concrètes visant un usage renouvelable et rationnel des ressources naturelles, une économie privilégiant la valeur d’usage, la généralisation de la démocratie, le respect du principe de la multiculturalité. La convergence des divers porteurs de projets alternatifs en est seulement à ses débuts.
  • Colloque sur les « Lumières radicales », Yves Vargas ;
  • Marx, la crise et les Grundrisse, Marcello Musto ;
  • Luckács, des Lumières au rationalisme dialectique,Aymeric Monville ;
  • Vie, mort et résurrection du concept d’aliénation, Arnaud Spire.

Documents

  • L’obscurantisme face à la Révolution française, Georges Politzer ;
  • Un rationalisme lucide, La Pensée N°1.

Livres

  • Comptes rendus par Patrick Ribau, Benjamin Landais, Lucie Goussard, Jean Magniadas, Anne-Marie Duport, Salim Mokkadem, Jean George, Jacques Couland.
  • Résumés, abstracts
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