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Afrique-Europe: Libération, souveraineté, solidarité. Le champ des possibles.

L’ampleur des défis du monde actuel nécessite des espaces de rencontres et de confrontations. C’est ce que se propose d’être le 6e colloque international de Dakar qui a lieu les 26-27-28 janvier 2022 à l’université Cheikh Anta Diop. Cette édition porte le nom d’Amath Dansokho, ancien ministre, secrétaire général puis président du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (PIT), décédé le 23 août 2019. Figure majeure de la lutte pour l’indépendance, du communisme en Afrique et de la vie politique sénégalaise, il fut à l’initiative des colloques internationaux de Dakar organisés avec la Fondation Gabriel Péri. Conçus en sa mémoire, ces trois jours lui sont dédiés. En hommage à ce grand homme et à son parcours, nos travaux visent à prolonger ses combats et ses idées.

À l’image des éditions précédentes, le colloque a eu pour ambition de réunir des acteurs et actrices politiques et sociaux, des chercheur∙e∙s d’Europe et d’Afrique avec plusieurs objectifs :

  • identifier les enjeux socio-économiques, environnementaux, démocratiques, de sécurité et de coopération qui déterminent l’avenir commun de nos deux continents ;
  • débattre des alternatives permettant d’affronter les défis communs ;
  • identifier les luttes sociales et politiques en cours et les synergies à construire pour une solidarité internationale et une coopération effectives entre l’Afrique et l’Europe.

 

Il était organisé en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburg (bureau Afrique de l’Ouest), le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (PIT) et le Parti de la gauche européenne.

Le colloque s’est déroulé en quatre sessions thématiques comprenant chacune plusieurs panels.

Mercredi 26 janvier

Cérémonie d’ouverture : Samba Sy, secrétaire général du PIT, Daniel Cirera, secrétaire du conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri ; Claus-Dieter König, directeur du Bureau Afrique de l’Ouest de la Fondation Rosa Luxemburg ; Oumar Dia, secrétaire général du SUDES-Enseignement supérieur.

1e session : Le capitalisme néolibéral en échec face à la pandémie de COVID-19 et à la crise climatique: Analyses et alternatives

La pandémie de COVID-19 est un puissant révélateur des impasses du capitalisme néolibéral financiarisé et de sa logique de concurrence généralisée. Elle a révélé toute l’urgence d’en sortir. Depuis 2008 et la crise des dettes souveraines provoquée par le sauvetage des banques, nous vivons l’approfondissement de crises multidimensionnelles. La généralisation des politiques d’austérité a encore affaibli les systèmes de protection sociale et les secteurs sociaux comme la santé. Elle a accru les inégalités aujourd’hui insoutenables et la vulnérabilité des populations tout en permettant à une minorité de continuer de s’enrichir. Les conséquences socioéconomiques et sanitaires du COVID-19 sont ainsi démultipliées : hausse du chômage, de la précarité et des prix, augmentation vertigineuse de la pauvreté, conditions de vie dégradées. L’ensemble des plans de relance décidés sur la planète entraîne un endettement nécessaire mais qui risque à l’avenir de prolonger l’austérité pour les peuples et d’aggraver les crises, si de nouveaux paradigmes ne sont pas mis en œuvre. Les objectifs et priorités de ces plans posent ainsi question et impliquent des analyses critiques. Intègrent-ils les impératifs de justice sociale et de la transition écologique ? Que nous disent les mesures mises en œuvre en Europe et en Afrique sur la place de l’État et des services publics, sur l’évolution du capitalisme et de ses crises ? Visent-elles à améliorer les conditions de travail de tous celles et ceux qui ont été en première ligne dans cette crise sanitaire ? Permettent-elles de faire face à l’urgence de la création d’emplois décents alors que le monde du travail vit partout des révolutions ? Quels changements de paradigme économique est-il urgent de mettre en œuvre ?

1. Analyse critique de la situation économique et des mesures prises face à la pandémie en Europe et en Afrique (présidence Maïté Mola, PGE)

      • Heinz Bierbaum, président du Parti de la Gauche Européenne (en visio)
      • Cheikh Gueye, géographe, secrétaire permanent du Rapport Alternatif sur l’Afrique (Sénégal)
      • Alain Obadia, président de la FGP (en visio)
      • Samba Sy, secrétaire général PIT/Sénégal.

2. Les services publics comme alternative. Faire de la santé et de l’éducation des priorités de l’action publique
(présidence Louise Gaxie, FGP)

      • Dr Félix Atchadé, Santé : financement, accès, politique du médicament,
      • Dr Abdoul Kane, cardiologue
      • Dr Oumar Dia, secrétaire général du SUDES pour l’enseignement supérieur.

3. Les mobilisations pour le climat et l’environnement en Afrique de l’Ouest, leviers de transformation
(présidence Chrystel Le Moing, FGP)

      • Nnimmo Bassey, directeur de Health Of Mother Earth Foundation, Nigeria.
      • Youssef El Ali, président de l’Oceanium, Dakar
      • Khalifa Ababacar Sarr, ingénieur SIG, géographe, Cabinet Ingénierie globale africaine.

4. Quelles alternatives économiques et socio-écologiques dans les infrastructures de transport et la pêche ? (présidence Claus Dieter-König, RLS)

Jeudi 27 janvier

2e session : De nouveaux rapports de coopération entre l’Afrique et l’Europe ?

Comment les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique prennent-elles en compte ces évolutions et ces luttes ? L’Allemagne qui a lancé un plan Marshall pour l’Afrique et le Global Compact with Africa et la France, notamment, sont-elles prêtes à coopérer avec les pays africains dans l’intérêt des populations ? La France qui voit son influence en Afrique reculer, multiplie les annonces sans proposer de rupture avec les politiques passées, comme en témoigne la réforme du Franc CFA à l’Éco. Comment ces relations entre l’Europe et l’Afrique pourraient-elles participer concrètement au renforcement des souverainetés économique, démocratique, monétaire, alimentaire en Afrique ? 2021 a marqué le renouvellement des accords de Cotonou qui régissent les relations entre l’UE et 79 pays dont 48 Africains depuis 2000. Ceux-ci ouvrent-ils désormais la voie à une véritable coopération dans le respect de la souveraineté des parties et des peuples ? S’inscrivent-ils dans la transition écologique ? Résoudront-ils ou exacerberont-ils les nombreuses contradictions qui ont prévalu jusqu’à présent dans l’aide au développement, les accords de partenariat économique, de paix, de sécurité et de migration ?

1. Les relations économiques entre l’Europe et l’Afrique. Le rôle de l’Allemagne et de la France

      • Allocution d’ouverture et présidence : Jean-Paul Lecoq, député, membre de la commission des Affaires étrangères et de la défense
      • Frauke Banse, chercheure à l’Université de Kassel
      • Massimo Amato, Monnaie, dette et financement du développement endogène (en visio)
      • Ndongo Samba Sylla, Franc CFA/Eco, dette et souveraineté
      • Ali Zafar, Moderniser les rapports entre l’Afrique francophone et l’Europe.

2. Renouvellement des accords de Cotonou : comment instaurer une coopération entre l’Europe et l’Afrique au service du développement et des populations ? (présidence Daniel Cirera, FGP)

      • Maïte Mola, première vice-présidente du PGE, Sortir des contradictions des accords de libre-échange et de l’aide au développement.
      • Dr Godwin Murunga, secrétaire exécutif du CODESRIA.

3e session : Contre la régression démocratique, le racisme et l’autoritarisme : intervention populaire, féminisme, panafricanisme et nouvelle libération

Au plan mondial, le nationalisme et l’autoritarisme ont gagné du terrain en ce début de 21e siècle. Nombreux sont les pays en Europe comme en Afrique à vivre une régression démocratique qui, conjuguée à l’impasse du capitalisme, aux crises climatique et sanitaire, ainsi qu’aux risques d’explosion sociale, pourrait s’accentuer. L’alternance lorsqu’elle se produit, ne permet pas de changement en profondeur des systèmes de gouvernance et des politiques mises en œuvre. Dans les systèmes autoritaires, le changement ne s’envisage plus par les urnes, mais par la rue comme au Soudan et en Algérie où des révoltes populaires ont éclaté jusqu’à renverser les dirigeants. L’instauration d’une transition politique civile ouvre alors la voie à une reconstruction institutionnelle et politique, comme ce fut le cas au Burkina Faso et en Tunisie. Comment ces expériences contribuent-elles à redéfinir la démocratie du 21e siècle ?

1. Des élections en question (présidence Félix Atchadé)

      • Michèle Abé, présidente Fondation Conseil Jeune, coordonnatrice de PIJEDECA, Cameroun
      • Eric Kahé, président de l’AIRD, ancien ministre, Côte d’Ivoire (en visio)
      • Pierre Sané, fondateur et le président de l’Institut Imagine Africa, Sénégal
      • Ibni Oumar Mohamed Saleh, directeur général de l’ONG AHA (Tchad).

2. Révoltes populaires contre l’autoritarisme en Afrique et en Europe : quels débouchés politiques ? (présidence Marc de Miramon)

      • Fahem Dahi, Mouvement démocratique et social, Algérie, Le Hirak algérien
      • Joao Gabriel, doctorant à John Hopkins : Racisme, impérialisme et équilibres autoritaires en démocratie au XXIe siècle : les cas français et états-unien
      • Joanna Gwiazdecka, directrice du bureau de Prague (RLS) (vidéo en anglais).

Dansokho. Il chantait rouge. Projection du film de Maky Madiba Sylla en hommage à Amath Dansokho, discussion avec le réalisateur et Florian Bobin, chercheur en histoire.

Vendredi 28 janvier

La démocratie ne peut se réduire à sa dimension électorale. D’autres voies sont explorées pour développer l’intervention citoyenne et le contrôle démocratique et populaire de l’action publique en Europe comme en Afrique. L’émergence d’un mouvement mondial des femmes pour la défense de leurs droits, les luttes antiracistes, écologistes, panafricaines et pour une nouvelle libération en Afrique donnent un nouveau souffle à ce combat pour la démocratie et l’émancipation humaine. Comment mettre en synergie ces mobilisations populaires qui unies, constituent un puissant pouvoir de contestation du capitalisme et un levier de transformation sociale, politique, culturel et d’émancipation collective ?

1. Panafricanisme, décolonisation et nouvelle libération – Suite de la session 3 (présidence Pierre Sané)

      • Serge Wolikow, Anticolonialisme, indépendance nationale et émancipation sociale (en visio)
      • Habib KazdaghliÉcrire ensemble l’histoire du passé colonial
      • Souleymane Bachir DiagnePanafricanisme, vers l’un depuis le pluriel (en visio)

2. Le nouvel élan des luttes féministes et leur puissance transformatrice (présidence Marie Angélique Savané)

      • Ndèye Astou Ndiaye, FSJP, UCAD
      • Hanétha Vété-Congolo, « Féminismes en Afrique ».

4e session : Sortir de l’impasse militaire au Sahel : articuler sécurité, développement et démocratie

La situation sécuritaire au Sahel s’est profondément détériorée sous l’effet de l’intervention militaire occidentale en Libye en 2011 et en raison de la crise politique au Mali. Le rôle de la France dans la région, sa présence militaire vivement critiquée et les conditions politiques posées par les accords d’Alger ont conduit le pays dans l’impasse ce dont profitent les entrepreneurs de la violence. Désormais, la France cherche à poursuivre la militarisation et à européaniser les forces sans que ne se dessinent de possibles solutions politiques pour la paix dans la région.

Cette session aura pour objectif d’identifier d’une part les impasses d’une gestion exclusivement militaire des problèmes sécuritaires, et d’autre part, les stratégies politiques alternatives pour gagner la paix au Sahel. Il s’agira d’examiner la situation dans les différents pays, en particulier au Mali, sur le plan sécuritaire et des contestations politiques et sociales. Cet examen peut aider la France et l’Europe à opérer un revirement stratégique pour servir les objectifs de paix et de développement. Dans une optique comparative, l’attention se portera également sur le Nigeria.

1. Impasse militaire et stratégies alternatives pour gagner la paix au Sahel (présidence Lydia Samarbakhsh)

  • Dr Cheikh Tidiane Gadio, ancien Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères de la République du Sénégal
  • Dr Boubacar Haïdara, chargé de cours à l’Université de Ségou (Mali), chercheur associé au LAM.
  • Pierre Laurent, vice-président du Sénat, vice-président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, vice-président du Parti de la gauche européenne.
  • Mouhamadou Ngouda Mboup, enseignant-chercheur en droit public FSPJ/UCAD, membre du conseil d’administration du think tank Afrikajom Center.

2. Focus sur les situations au Mali, au Niger et au Nigeria : Quel traitement social et politique des conflits ? (présidence Pr Kabirou Gano)

      • Tcherno Hamadou Boulama, Alternatives Espaces Citoyens, Niger
      • Nouhoum Keita, journaliste, ASFA21, Mali.
      • Isaac Asume Osuoka, Social Action, Nigeria (en visio).