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La Pensée n° 377 – Quel monde demain ?

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Janvier-mars 2014

Sommaire

puissances des firmes ou pouvoirs des peuples ?

  • « Gouvernance mondiale » ? Danger !, par Roland Weyl
    L’alternative est aujourd’hui posée entre la verticalité d’une gouvernance mondiale sur les peuples et l’horizontalité d’une mondialisation internationale de concertation entre peuples souverains et égaux. La Charte des Nations unies fonde l’ONU comme lieu où les peuples « unissent leurs efforts ». Mais la domination des puissances financières sur les États en font des instruments de récupération de l’ONU comme instrument de gouvernance. La seule solution en est le combat des peuples pour imposer le respect de la Charte. Plusieurs exemples montrent que cela est possible. Mais cela renvoie au problème de l’information et donc des médias et de l’importance du combat d’idées
  •  Le droit bafoué, la démocratie menacée, par Samir Amin
    Marché et démocratie ne sont pas complémentaires, mais antinomiques. La stratégie politique déployée par les monopoles financiarisés abolit le contraste droite/gauche qui donnait son sens à la démocratie. Elle lui substitue la recherche d’un prétendu consensus, négateur de la centralité des conflits d’intérêt de classes au profit de celle de l’affirmation d’« identités » communautaires. À l’échelle mondiale cette stratégie abolit la souveraineté des nations et récuse la volonté des peuples du Sud de s’ériger en acteurs dans la construction du monde. La réhabilitation du droit international, bafoué par la « communauté internationale » réduite aux puissances impérialistes majeures, est la condition incontournable de la construction d’un monde pluricentrique pacifié et d’avancées démocratiques.
  •  Méfaits des institutions économiques libérales, par Adda Bekkouche
    Contrairement à l’esprit de coopération entre les peuples qui a prévalu après la Seconde Guerre mondiale, la mondialisation économique libérale a progressivement instauré un état de compétition entre territoires et entités humaines, avec des principes et règles érigés en dogmes, dont l’un des plus importants est la réduction de la dépense publique pour asseoir la domination des peuples. Dans ce processus, les attaques vont au moins dans trois directions : avec en arrière-fond le retour d’un droit international économique inégalitaire, elles sont opérées contre les institutions à vocation internationale et contre les principes d’intérêt général dans l’administration de la chose publique.
  • L’atlantisme, de Sarkozy à Hollande, par Nils Andersson
    Le Livre blanc de la défense et de la sécurité 2013 définit pour les dix à vingt ans à venir la politique militaire et stratégique de la France. Il apparaît clairement qu’il est dans la continuité du Livre blanc 2007, marqué par l’option atlantiste/occidentaliste de Nicolas Sarkozy, et même l’accentue. La pleine intégration à l’OTAN dans le cadre de la nouvelle stratégie du Pentagone ; une politique de « sécurité » fondée sur des logiques interventionnistes ; la France, principale puissance militaire non africaine sur le continent africain ; le Moyen-Orient et même l’Asie orientale définis comme des théâtres d’intervention potentiels ; une projection comme deuxième puissance maritime mondiale. Cette politique de défense de François Hollande est aventuriste et irréaliste.
  • Idéologie de la gouvernance et journalisme, par Laurent Etre
    Le concept de gouvernance est ambigu : d’un côté, il est investi d’un souci d’approfondir la démocratie en s’appuyant sur les nouvelles possibilités de communication ouvertes de l’ère numérique ; de l’autre, il correspond à une vision technique de la politique, évacuant du débat public la question du type de société souhaitable. Au coeur de la vie démocratique, les médias sont eux-mêmes aux prises avec cette contradiction. Mais il n’y a là aucune fatalité : un journalisme citoyen est possible et nécessaire.
  • Déclaration universelle du bien commun de l’humanité, par François Houtart
    La simple régulation du système existant aujourd’hui ne suffit plus. Il s’agit de construire des alternatives, c’est-à-dire un nouveau paradigme de la vie collective sur la planète. L’auteur développe le concept de « déclaration universelle du bien commun de l’humanité » qui s’appuie sur le respect de la terre comme source de toute vie, le rejet de la domination du capital financier, la démocratisation des rapports sociaux et l’ouverture à toutes les cultures. Cette déclaration peut être une contribution aux luttes sociales.

LE COURS DES IDÉES

  • La fraude fiscale : un crime financier ?, par Frédéric Compin
    La fraude fiscale, fléau reconnu tant par les pouvoirs publics que par les contribuables responsables, porte atteinte non seulement aux finances publiques mais aussi au bien-être général dont la défense achoppe sur les manques de moyens. Partant de ce constat, magistrats, syndicaliste et haut fonctionnaire interrogés vont tenter d’apporter des pistes et solutions pour comprendre pourquoi ce crime financier d’une nature toute particulière demeure légitimé par une opinion publique largement inspirée par l’idée que la fraude fiscale constitue un sport national très largement répandu et nécessaire.
  • « Accumulation initiale » et mode de production capitaliste, par George C. Comninel
    Comme l’a observé Marx en 1844, le capital est « le pouvoir de gouverner le travail et ses produits » et de s’approprier « le travail aliéné ». Ce rapport social globalement transformateur, sans lequel le mode de production capitaliste ne saurait exister, s’est développé en premier lieu dans la prétendue accumulation initiale des enclosures anglaises. Pour l’auteur cette « soi-disant accumulation initiale » qui commença vers la fin du xve siècle n’est pas autre chose que le procès historique de séparation du producteur et des moyens de production.

confrontations

  • L’affaire Merah : une « guerre des civilisations » ?, par Tülay Umay

REVUE DES REVUES

  • Le bouillonnement des idées…  par Patrick Coulon

VIE DE LA RECHERCHE

  • L’échange, le marché, le capitalisme : histoire, discours, éthique, par Jacques Annequin
  • Une biographie d’Aragon par Pierre Juquin, par Suzanne Ravis-Françon

documents

  • La Charte des Nations unies

LIVRES

  • Comptes rendus par Jean-Pierre Jouffroy, Dina Bacalexi, Laurent Etre,Pierre Roche, Lydia Samarbakhsh, Vincent Taconet, Jacques Bénézit
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