Jean Lojkine
Le mouvement mondial des « indignés » interpelle notre sytème politique au moment où la démocratie parlementaire montre de plus en plus ses limites face aux contraintes des « règles d’or » austéritaires. Pourquoi la crise systémique qui a éclaté en 2008 ne remet-elle pas en cause les politiques libérales qui nous conduisent vers une récession suicidaire ?
Ce livre tente de répondre à cette question en mettant au premier plan les ambivalences de la révolution informationnelle. Autant cette dernière a pu être à la source de pratiques politiques autogestionnaires, à l’instar des réseaux sociaux d’internet, autant ces mouvements libertaires sont aujourd’hui confrontés à un engagement politique qui bute à la fois sur l’attraction idéologique d’une économie marchande débridée et sur les limites d’un système représentatif délégataire, hiérarchique, totalement opposé à la nouvelle civilisation informationnelle fondée sur les idéaux d’épanouissement individuel, de partage et de gratuité non marchande des biens communs. Le retour à 1968 et 1981 permet de comprendre les raisons de l’échec d’une grande tentative de rupture politique devant ouvrir la voie vers un socialisme démocratique.
Publié par les éditions Le Temps des Cerises, avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri.
ISBN : 978-2-84109-951-1, sept. 2012, 270 pages, 18 €
À lire également sur cet essai, le papier de Jean-Christophe Le Duigou dans l’Humanité.
Jean Lojkine est directeur de recherche émérite au CNRS. Il est membre des comités de rédaction des revues La Pensée et Actuel Marx. Il collabore aux travaux de la Fondation Gabriel Péri. Il a publié notamment La révolution informationnelle aux PUF en 1992, L’adieu à la classe moyenne à La Dispute en 2005 et La crise des deux socialismes au Temps des Cerises en 2008.