De la puissance du peuple (IV) – Les penseurs conservateurs et réactionnaires

22,00

Groupe d’études du matérialisme rationnel (GEMR)[1], sous la direction d’Yves Vargas

Ce volume porte sur les penseurs « conservateurs et réactionnaires ». De Luther à Fukuyama, de Burke à de Gaulle, n’est-ce pas là un inventaire à la Prévert ? Qui est réactionnaire en France sous la Restauration ? Les républicains pour les monarchistes, et inversement. Et dans la Russie post-soviétique ? Les libéraux ou les communistes, selon le « sens » qu’on insuffle à l’Histoire.

Nous avons regardé les systèmes de pensée depuis le lieu du peuple, de la populace, de la multitude, des laissés pour compte, des sans-voix, de ceux dont les souffrances et les vexations exigent qu’ils soient émancipés, qu’ils aient droit à la parole, à la reconnaissance, au partage, au pouvoir même. On pouvait alors appeler « conservateurs » ou « réactionnaires » ceux qui refusent l’émancipation du peuple et le remettent à « sa place », quittes à le mettre à mal.

Cette optique a des accents de « morale politique », certes, mais l’exigence morale est aussi une force qui peut devenir politique. Elle est l’un des accès du peuple à la politique, l’autre étant les besoins matériels. Dire que les réactionnaires traitent le peuple de façon indigne , qui engendre « l’indignation », c’est aborder la théorie politique du point de vue de la « politique populaire ».

Ed. Le Temps des Cerises, avec le concours de la Fondation Gabriel Péri, mars 2010, 381 pages, ISBN : 978-2-841098-24-8

[1] Le Groupe d’Études du Matérialisme Rationnel est une association qui réunit une cinquantaine d’auteurs (philosophes, littéraires, historiens, artistes…), depuis 1996, autour d’un projet théorique : comment le peuple est-il décrit, pensé dans la philosophie, la littérature, l’art, et bien sûr, la politique. Il s’agit de penser la politique vue d’en bas (selon la formule de Machiavel) et au lieu de se pencher sur le droit des institutions ou les ruses du pouvoir, de prendre en compte ce peuple (populace, vulgaire, plèbe, foule) dont la puissance imprévisible et irrésistible est souvent le point aveugle des pensées philosophiques et politiques.