Francis Wurtz, Député honoraire européen, vice-président de la Fondation Gabriel Péri.
Que penser du plan de relance européen de 750 milliards d’euros adopté le 21 juillet dernier par les «27» ?
D’un côté, de mon point de vue, la portée politique de l’accord mérite attention. Un emprunt commun de cette envergure à un taux proche de zéro (et remboursable sur 30 ans à partir de 2028), c’est non seulement sans précédent, mais contraire aux règles des traités, ce qui prouve une fois de plus que ce qui compte avant tout est la volonté politique et non la norme juridique. Par ailleurs, l’octroi de subventions aux pays les plus touchés par les conséquences ravageuses de la crise du Covid-19, serait – si tout se passait comme promis – un réel acte de solidarité budgétaire : une perspective hier encore impensable dans cette «Europe du chacun pour soi» que nous dénoncions avec raison jusqu’à ces dernières semaines. Le revirement de l’Allemagne à cet égard – même s’il est dicté par son intérêt bien compris d’éviter un écroulement économique de ses principaux clients – constitue un fait tout sauf négligeable…