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Co-organisé la revue La Pensée et le Groupe d’étude du matérialisme rationnel, sous l’égide de la Fondation Gabriel Péri.

Les 25 et 26 mars 2021

Machiavel dans son bureau, par Stefano Ussi (1894), galerie nationale d’art moderne et contemporain, Rome.

Que Machiavel soit un penseur politique va de soi. Mais rapporté à l’histoire entière de la science politique, depuis ses origines chez Platon et Aristote, jusqu’à ses avatars technocratiques qui, de nos jours, en ont usurpé le nom, Machiavel apparaît surtout comme un penseur qui n’est que politique et qui n’adosse donc pas sa pensée à une théologie, à une métaphysique, à une théorie du droit ou de la société, à la croyance naïve des technocrates en la légitimité du gouvernement fondé dans ce qui pour eux mérite le nom de science. Chez Machiavel, la nature du politique se trouve séparée des autres natures. Et cela tient sans doute à une conjoncture, celle qui surgit en Italie au tournant du XVe et du XVIe siècle. Cela tient aussi à la position du Florentin dans cette conjoncture, celle d’un praticien qui pense sa pratique et non d’un théoricien qui vient conseiller le praticien. Il y a donc chez Machiavel quelque chose comme une pensée construite à partir d’une expérience pure de la pratique politique. Mais qu’en est-il du contenu de cette expérience ? Qu’est-ce que la nature du politique et de la politique tels que Machiavel les découvre ou les redécouvre ? Le point de vue pratique implique que la réalité du politique ne soit pas considérée comme une chose déjà constituée dont il s’agit seulement de comprendre ce qu’elle est : le politique pour Machiavel ce n’est pas la cité ou république ou encore la principauté, le peuple des citoyens ou le peuple des sujets contemplés en leur essence. Ce n’est pas même la pluralité des régimes et des situations politiques particulières offertes au regard de l’historien, bien que l’attention aux cas particuliers et à leurs variations soit un des traits distinctifs de la pensée machiavélienne. Ne faut-il pas dire que chez Machiavel le politique est avant tout compris de manière originaire et dans le mouvement même de sa construction par l’analyse d’une pratique qui est celle du fondateur ou du refondateur tissant les raisons de son gouvernement en même temps qu’il tisse les raisons du peuple qu’il gouverne ? L’expérience de la politique n’est-elle pas l’expérience de la construction du peuple par la politique qui est aussi bien construction de la politique par la constitution du peuple ?

Liste des conférenciers : Luca Addante, Jérémie Barthas, Thomas Berns, Stéphane Bonnet, Christian Ferrié, Sandro Landi, Thierry Ménissier, Vittorio Morfino, Gabriele Pedullà, Sébastien Roman, Christophe Van Staen.

Jeudi 25 mars – séance 1

Inscription à la 1ère séance

Ouverture du colloque : Claude Gindin, Codirecteur de La Pensée

Les figures du peuple.

Président de séance: Jérémie Barthas

  • Sandro Landi: Multitude, peuple, populisme
  • Thierry Ménissier: La corruption du peuple
  • Thomas Berns: L’expansion du peuple

Jeudi 25 mars – séance 2

Inscription à la séance 2

La loi, le peuple

Président de séance : Claude Gindin

  • Jérémie Barthas: Le Prince et la question constitutionnelle
  • Gabriele Pedullà: Machiavel, tumultes et institutions

Vendredi 26 mars – séance 3

Inscription à la séance 3

L’expérience de la politique

Président de séance: Thierry Ménissier

  • Sébastien Roman: Imagination et politique chez Machiavel
  • Stéphane Bonnet: Mœurs des peuples et vertu du vice

Vendredi 26 mars – séance 4

Inscription à la séance 4

Postérité de Machiavel

Président de séance : Thomas Berns

  • Christophe van Staen: Machiavel et les Lumières
  • Luca Addante: Machiavel et les Jacobins
  • Vittorio Morfino: Machiavel et Gramsci

Conclusions, remerciements: Stéphane Bonnet, Groupe d’Études du Matérialisme Rationnel