Colloque parrainé par Pierre Laurent, vice-président du Sénat, et organisé par la Fondation Gabriel-Péri
Lundi 11 Octobre 2021, Palais du Luxembourg (Paris)
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Les Allemands durcissent leur politique des otages en procédant à des exécutions à partir de septembre 1941. Ils fusillent 800 hommes jusqu’en octobre 1943 dans l’ensemble de la France occupée, mais déportent aussi plusieurs milliers d’autres à titre de « représailles » en 1942. Le 80e anniversaire des premières fusillades d’otages en France sous l’Occupation est l’occasion d’étudier cette modalité particulière de la répression allemande : sa chronologie, ses fondements idéologiques, sa trace laissée dans la mémoire nationale.
Accueil et présentation
Accueil de Pierre Laurent et présentation de la journée par Serge Wolikow
Politique, exécutions et déportations d’otages
La politique des otages
La prise d’otages, développée dès les débuts de l’Occupation à titre de prévention des désordres, affecte dans un premier temps des notables. Avec les attentats contre les installations à partir de juillet 1941, puis surtout contre les soldats allemands à partir d’août 1941, elle prend un nouveau tour, portant sur des personnes identifiées comme communistes ou juifs, associés dans le judéo-bolchevisme, « imaginaire répulsif » des nazis. Le commandant militaire Otto von Stülpnagel qui met en place la nouvelle doctrine des otages exprime cependant régulièrement auprès de ses supérieurs son opposition à une politique d’exécutions massives, avant de démissionner en février 1942.
- Gaël Eisman : Politique des otages et logique idéologico-répressive. Le tournant de l’été 1941 dans la politique répressive du Commandant militaire allemand en France.
Les exécutions d’otages
Les premières exécutions d’otages débutent en septembre 1941. Les noms des fusillés ne sont plus publiés après octobre 1941 et la politique menée de janvier 1942 à mai 1942 rend difficile l’identification des otages et les lieux des exécutions. Les départements du Nord et du Pas-de-Calais connaissent une situation particulière.
- Louis Poulhès : Les exécutions d’otages dans le ressort du commandement militaire en France de septembre 1941 à septembre 1943 : recensement des personnes et des lieux.
- Laurent Thiéry : Exécutions et déportations d’otages en zone rattachée Nord-Pas-de-Calais.
La déportation des otages
Complémentaire, mais surtout alternative aux exécutions massives d’otages pour Otto von Stülpnagel, la déportation « de représailles » est mise en œuvre entre mars et juillet-août 1942, impliquant également les débuts de « la solution finale » contre les juifs.
- Thomas Fontaine : La déportation de « représailles
Propos liminaire de Jean-Numa Ducange et débat avec la salle
Animation de Jean-Numa Ducange.
Avec Gaël Eisman, Louis Poulhès, Laurent Thiéry et Thomas Fontaine.
La mémoire des otages
Table ronde animée par Guillaume Roubaud-Quashie
La politique des otages laisse une trace profonde dans la mémoire de l’Occupation, mais la commémoration doit relever, outre l’oubli, plusieurs défis en particulier celui de l’assimilation au sort de toutes les victimes de la répression et/ou à l’identification avec celles des résistants assassinés.
- Carine Picard Niles : L’exemple de Châteaubriant
- Claudine Ducastel : La mémoire des convois des 45 000 et 31 000
- Gilbert Garrel : La mémoire des otages syndicalistes
- Georges Duffau Epstein : Les otages et la mémoire du Mont Valérien
- Claudie Bassi-Lederman : Les otages juifs et leur mémoire
- Alexandre Courban : Autour de Gabriel Péri.
Conclusions de la journée par Alain Obadia.
Les intervenants:
- Claudie Bassi-Lederman, présidente de Mémoire des Résistants Juifs de la MOI (MRJ- MOI)
- Johann Chapoutot, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Paris-Sorbonne, auteur de La loi du sang. Penser et agir en nazi, Gallimard, 2014, rééd.Tel, 2020
- Alexandre Courban, auteur de Gabriel Péri. Un homme politique, un député, un journaliste, La Dispute, 2011
- Claudine Ducastel, secrétaire de l’ association « Mémoire vive »
- Jean-Numa Ducange, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Rouen Normandie (GRHIS) et membre de l’Institut Universitaire de France, co-auteur avec Stéphanie Roza et Razmig Keucheyan d’Histoire globale des socialismes, XIXe-XXIe siècle
- Georges Duffau Epstein, président de l’association des Amis du musée de la Résistance nationale (MRN)
- Gaël Eisman, maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Caen, auteur de Hôtel Majestic. Ordre et sécurité en France occupée (1940-1944), Tallandier, 2010
- Thomas Fontaine, docteur en histoire, directeur du musée de la Résistance nationale (MRN)
- Gilbert Garrel, président de l’Institut d’histoire sociale (IHS) CGT
- Pierre Laurent, Sénateur de Paris, Vice-président du Sénat
- Alain Obadia, président de la Fondation Gabriel-Péri
- Carine Picard-Nilès, secrétaire générale de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt
- Louis Poulhès, auteur de L’Etat contre les communistes 1938-1944, Atlande, 2019
- Guillaume Roubaud-Quashie, vice-président de la Fondation Gabriel-Péri, agrégé et docteur en histoire, responsable des archives du PCF, directeur de Cause commune.
- Laurent Thiéry, docteur en histoire, historien à la Coupole, auteur de La répression allemande dans le Nord de la France (1940-1944), Presses universitaires du Septentrion, 2013
- Serge Wolikow, président du conseil scientifique de la Fondation Gabriel-Péri, professeur émérite de l’Université de Bourgogne
Consultez à cette occasion Louis Poulhès « Les exécutions d’otages en France (septembre 1941-octobre 1943). Rappel factuel »
Ce colloque s’inscrit dans le séminaire Les Ateliers sur l’histoire du PCF, une collaboration entre la Fondation Gabriel Péri, la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon et l’Université de Rouen.