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Jakob Rubner

Retour sur nos publications 

Le 7 octobre 2023, l’offensive déclenchée par le Hamas contre Israël par des frappes massives de roquettes et des attaques sur le territoire israélien a ouvert une période d’une gravité extrême. Les conditions de cette opération menée par le mouvement islamiste, son caractère terroriste avec les massacres de centaines de civils israéliens et les prises d’otages ont provoqué un choc dans les opinions. Les soutiens à la cause palestinienne, pour la reconnaissance d’un État, pour l’arrêt de la colonisation, contre les violences et discriminations quotidiennes imposées aux populations arabes, aux côtés du camp de la paix israélien, ont été bouleversés devant le déchainement de violence.

Le refus clair d’assimiler le peuple palestinien à de tels actes appelait, dans le même temps, à organiser sans tarder la solidarité avec les habitants de Gaza alors que s’annonçait une offensive de représailles aveugles de la part du gouvernement de Benjamin Netanyahou au prix du sacrifice de milliers de familles. L’imposition d’un blocus total avec la coupure de l’électricité, le blocage de l’approvisionnement en eau, en nourriture et médicaments a été dénoncé par les Nations unies comme un désastre humanitaire relevant du crime de guerre. Les réactions des opinions dans le monde ont conduit à des prises de position d’États, dont la France, et l’Assemblée générale des Nations unies, à appeler au respect du droit humanitaire et à l’accès à l’aide internationale. Aux alertes pressantes lancées par le Secrétaire général de l’ONU doivent répondre des mobilisations, des interventions publiques puissantes pour contraindre les États, notamment en Europe, à agir réellement pour un cessez-le-feu, pour la libération des otages et pour l’ouverture d’une perspective de solution politique.

Quand tout parait perdu, quand les souffrances et les deuils attisent les haines et le désespoir, quand l’escalade parait irréversible, c’est le moment de revenir aux causes et d’ouvrir une perspective. Il est de plus en plus clair, dans ce moment tragique, que les embrasements de la région trouvent leur origine dans des choix et des stratégies qui nient les droits du peuple palestinien et la possibilité pour les deux peuples de vivre en paix. C’est le moment de réaffirmer qu’il n’y aura de paix possible, et de sécurité durable pour le peuple d’Israël, que dans la reconnaissance de ces droits sur la base de deux États, avec des garanties de sécurité et de développement par les institutions internationales.

À plusieurs occasions, la Fondation Gabriel Péri a pris des initiatives pour faire avancer les idées de solution politique dans ce sens.

Nous rendons disponibles les actes du colloque Etat de Palestine : quelles perspectives ? publiés en 2014, qui rappellent la nécessité d’un règlement politique du conflit, de l’arrêt de la colonisation et de la création d’un Etat palestinien aux côtés de l’Etat israélien, dans un contexte marqué alors par les printemps arabes et la guerre en Syrie. Les intervenants reviennent sur les causes des divisions internes palestiniennes et les conditions d’émergence du Hamas à Gaza qui s’est renforcé avec le blocus. Avec les interventions de Jean-Paul Chagnollaud, Taoufiq Tahani, Jean-Pierre Filiu, Hassan Balawi, Mossi Raz, David Chemla, Mohammad Shtayyeh, etc.

Le respect du droit international est l’une des questions au cœur du débat sur la résolution politique du conflit, notamment concernant l’occupation et la colonisation intensifiée dans la dernière période. En imposant le blocus de Gaza en 2007, après l’arrivée du Hamas au pouvoir par les urnes en 2006, et au plan militaire, dans la contre-offensive déclenchée le 8 octobre 2023, comme lors des opérations militaires passées, il apparait qu’Israël enfreint le droit international. Alia Aoun le démontrait dans la note La Palestine et la CPI publiée en décembre 2015 (p. 69-74) que nous vous proposons de lire ou de redécouvrir. Dans son analyse (p. 81-86), Christine Chanet démontrait en quoi la colonisation en territoires palestiniens occupés de Cisjordanie, illégale au regard du droit international constitue aussi un crime de guerre. L’absence de condamnation ferme et unanime de ces crimes de guerre commis par Israël a renforcé son impunité et conduit dans l’impasse de la violence et du chaos. L’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale en avril 2015 a permis l’ouverture tardive d’une enquête préliminaire en 2021. Depuis lors, elle n’a connu aucune avancée. Rappelons qu’avec cette adhésion à la CPI, tous les acteurs accusés de crimes de guerre peuvent être poursuivis qu’ils soient israéliens ou palestiniens.

À côté de ce que peuvent le droit international, la diplomatie et la solidarité internationale, il y a d’abord la capacité des actrices et acteurs des sociétés palestiniennes et israéliennes à lutter contre la violence et sa reproduction, pour le dialogue, la paix et la reconstruction. Nous vous proposons dans ces moments de guerre qui rendent impératifs un cessez-le-feu immédiat et le retour à des négociations, de lire ou relire l’intervention croisée de Aesha Aqtam et Miriam Ben Rafael, membres du Forum israélo-palestinien des familles endeuillées, à la journée : Les chemins de la paix que nous avons organisée en 2018.

La Fondation a organisé le 30 janvier 2020 une conférence sur la santé sous l’occupation en Palestine. Retrouvez les interventions de Dr Fathi Abumoghli et de Dr Wael Qaadan qui expliquent les innombrables entraves au droit à la santé des Palestiniennes et des Palestiniens qui sont exposés à des niveaux de violence très élevés.

Vous trouverez enfin au bas de la page une sélection d’articles et de débats récents qui permettent d’analyser et de penser la situation actuelle en remettant le conflit dans une perspective historique et en mettant en exergue les facteurs qui permettraient d’endiguer l’escalade meurtrière de la violence et d’avancer sur le chemin du processus de paix.

Notre sélection d’analyses :