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Pour loger les victimes des bombardements par les troupes versaillaises, la Commune de Paris décrète, le 25 avril 1871, la réquisition des logements laissés vacants par les parisiens qui ont fui la ville. Le matin même, « une suspension d’armes » entre 9h et 17h a été convenue pour permettre à la population de Neuilly de venir se réfugier à Paris.

Les habitants de Neuilly rentrant dans Paris par la porte des Ternes, Le Monde illustré, 6 mai 1871 (Gallica)

Le Monde illustré, 6 mai 1871 (Gallica)

Journal officiel de la Commune de Paris, mardi 25 avril 1871

Une suspension d’armes de quelques heures a été convenue pour permettre à la malheureuse population de Neuilly de venir chercher, dans Paris, un abri contre le bombardement sauvage qu’elle subit depuis vingt-deux jours. Le feu cessera aujourd’hui mardi, 25 avril, à neuf heures du matin. Il sera repris aujourd’hui, à cinq heures de l’après-midi.

Paris, 25 avril 1871.

La commission exécutive :
JULES ANDRIEU, CLUSERET, FRANKEL, JOURDE,
PASCHAL GROUSSET, PROTOT, RAOUL RIGAULT,
VAILLANT, VIARD.

AU PEUPLE DE PARIS

Citoyens,

Il y a sept mois à peine, nos frères de Neuilly venaient demander aux remparts de Paris un abri contre les obus prussiens.

À peine revenus dans leurs foyers, c’est par les obus français qu’ils en sont chassés pour la seconde fois.

Que nos bras et nos cœurs soient ouverts à tant d’infortune.

Cinq membres de la Commune ont reçu le mandat spécial d’accueillir à nos portes ces femmes, ces enfants, innocentes victimes de la scélératesse monarchique.

Les municipalités leur assureront un toit.

Le sentiment de la solidarité humaine, si profond chez tout citoyen de Paris, leur réserve une hospitalité fraternelle.

Paris, le 25 avril 1871.

La commission exécutive :
JULES ANDRIEU, CLUSERET, FRANKEL, JOURDE,
PASCHAL GROUSSET, PROTOT, RAOUL RIGAULT,
VAILLANT, VIARD.

Une commission de cinq membres, formée des citoyens Oudet, Bergeret, Johannard, Fortuné (Henri) et Eudes, est nommée pour présider à la rentrée des habitants de Neuilly, et prendre les mesures nécessaires pour sauvegarder tous les intérêts de la défense de Paris.

La Commune de Paris.

Considérant qu’il est de son devoir de fournir le logement aux victimes du second bombardement de Paris et considérant qu’il y a urgence,

DÉCRÈTE :

Art. 1er. Réquisition est faite de tous les appartements vacants.

Art. 2. Les logements seront mis à la disposition des habitants des quartiers bombardés, au fur et à mesure des demandes.

Art. 3. La prise en possession devra être précédée d’un état des lieux, dont copie sera délivrée aux représentants des possesseurs en fuite.
Il sera également apposé les scellés sur tous les meubles contenant des objets portatifs

Art. 4. Les municipalités sont chargées de l’exécution immédiate du présent décret. Elles devront, en outre, dans la mesure du possible, faciliter les moyens de déménagement aux citoyens qui en feront la demande.

Paris, le 25 avril 1871.

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