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Un décret du 12 avril ordonne la démolition de la colonne de la place Vendôme.  Érigée sur ordre de Napoléon à la gloire de l’Empire et des conquêtes napoléoniennes, cette Colonne est l’objet d’une haine républicaine. Dans ce décret, elle est qualifiée,  de «monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, (…) un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la république française, la fraternité». Elle sera effectivement démolie le 16 mai 1871. Gustave Courbet – élu le 16 avril au Conseil de la Commune et président de sa Fédération des artistes – en sera tenu responsable alors que, la considérant comme «dénuée de toute valeur artistique», il  avait juste proposé de la déboulonner et non de l’abattre. Il est condamné à payer seul les frais de reconstruction achevée en 1875. Contraint à l’exil en Suisse, ruiné (ses biens sont mis sous séquestre et ses toiles confisquées), il meurt le 31 décembre 1877, avant de recevoir la première traite à payer (environ 10 000 francs par an pendant 33 ans).

Journal officiel de la Commune de Paris, Jeudi 13 avril 1871.

La Commune de Paris,

Considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de force brute et de fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l’un des trois grands principes de la république française, la fraternité,

DÉCRÈTE :

Article unique. La colonne de la place Vendôme sera démolie. Paris, le 12 avril 1871.

Le Monde illustré, 27 mai 1871 (Gallica).

Le Monde illustré, 27 mai 1871 (Gallica).