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Vendredi 10 février 2023, 14h-17h

Fondation Gabriel Péri (Tour Essor, 22e étage, 14 rue Scandicci – 93500 Pantin)

Avec André D. Robert, Pierre Kahn, Stéphane Bonnéry et Serge Wolikow.

André D. Robert et Pierre Kahn : Le PCF à la recherche de sa politique scolaire (1921-1934)

Notre communication a pour objet la façon dont le jeune parti communiste a traité les questions scolaires et éducatives ; sur la base d’archives et de documents de diverses natures, elle interroge la fabrication de sa première politique scolaire, la forte tension entre une « logique du pari » émancipatrice et une « logique du soupçon » marquée par la radicalité. Cette tension donne matière, sur le plan scolaire et éducatif, à des conceptions très nettement opposées que reflètent les débats et les luttes internes au mouvement syndical révolutionnaire, le parti se plaçant d’abord (1921-1924) en position de dépendance vis-à-vis du syndicalisme enseignant. A partir du tournant dit de la bolchevisation, en 1924, s’impose la conception référée au modèle soviétique et à l’idée que, dans la société de classes, l’école ne peut être que ‘bourgeoise’ sans que s’efface pour autant, notamment au niveau de l’action scolaire dans les municipalités gérées par le PC, la pratique d’un « réformisme officieux » composant avec la culture pédagogique traditionnelle. La réflexion générale interroge la manière dont s’est opéré, certes au gré des évolutions de la politique de l’Internationale, un « travail du négatif » conduisant à l’élaboration d’une politique scolaire à la fois plus autonome et plus en prise sur l’héritage français, qui s’exprimera de plus en plus nettement sous le Front populaire et à la Libération, et au moment de la création de L’école et la Nation.

Stéphane Bonnéry : Le PCF et l’école (1920-1951)

Cette communication montrera comment le PCF, de sa création en tant que SFIC jusqu’aux débuts de la guerre froide, a progressivement élaboré une conception de l’école. Dans le contexte mouvant et les grands événements de ces trois décennies, cette élaboration à autant procédé par opposition à des modèles d’école en vigueur, que par inspiration d’une alternative, et de la préoccupation de former des « hommes nouveaux ». Ce cheminement a procédé entre décisions collectives et positions individuelles de figures marquantes, avec des ajustement aux conditions et des réorientations nettes, à la croisée d’influences entre le syndicalisme, la Troisième Internationale, l’ancrage local des élus et leur rapport à la République, les grands intellectuels français s’intéressant au marxisme et issus de l’enseignement secondaire, les militants qui sont massivement d’anciens élèves de l’école primaire, et le développement des Universités Populaires. Il s’agira de dégager les logiques qui, avec des ruptures et des continuités, ont servi de ressources pour établir le projet rédigé pendant l’Occupation, puis les positions à la Libération, en enfin au lancement de la revue L’école et la Nation au début de la guerre froide.

Avec

  • André D. Robert, professeur émérite en sciences de l’éducation, université Lyon 2, laboratoire ECP
  • Pierre Kahn, professeur émérite en sciences de l’éducation, université de Caen, laboratoire CIRNEF
  • Stéphane Bonnéry, professeur en sciences de l’éducation, université Paris 8, laboratoire CIRCEFT-ESCOL ; directeur de la revue La Pensée éditée par la Fondation Gabriel Péri

Animation: Serge Wolikow, historien.