Séance 5 – 15 mars 2024, 14h30-17h30 (heure de Paris)
Fondation Gabriel Péri (Tour Essor, 14 rue Scandicci – 93500 Pantin, 22e étage), Sapienza Université de Rome et visioconférence.
Intervenants
- Les Partis communistes du monde capitaliste et les révolutions anticoloniales (1945-1966), par Marco Di Maggio, Maitre de Conférences en Histoire Contemporaine, Sapienza Université de Rome
- Les Partis communistes occidentaux, le néocolonialisme, l’eurocommunisme et la fin de la Guerre froide, par Gabriele Siracusano, Consiglio Nazionale delle Ricerche, Italie
- Les communismes et la question Nord Sud, par Serge Wolikow, Président du Conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri.
Présentation
Le débat historiographique sur les relations Nord-Sud a souvent porté sur les relations internationales entre États. Malgré de nombreuses références aux dynamiques sociopolitiques et culturelles de la décolonisation ou de la guerre froide, cette approche a également fini par impliquer l’étude des réseaux du communisme international vers les pays nouvellement indépendants. Dans ce cadre, l’aide soviétique aux pays afro-asiatiques a souvent été lue comme l’aide d’une entité étatique, alors qu’elle était elle-même une incarnation du camp socialiste et de ses cultures politiques.
Malgré la centralité soviétique, la pluralité des cultures politiques du communisme international doit cependant être restituée par d’autres approches historiographiques, également utiles pour problématiser les questions autour de la décolonisation et de la guerre froide. Les analyses des partis communistes occidentaux sur la décolonisation, ainsi que leurs relations avec les mouvements anticoloniaux, sont cruciales pour montrer cette complexité. Leurs visions et leurs relations avec l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine retracent leurs stratégies et leurs projections nationales, européennes et mondiales, leur appartenance au paysage politique de l’Europe occidentale, mais aussi leur intégration dans l’idéologie et les cultures politiques du camp socialiste. La confrontation des communistes occidentaux avec le monde post-colonial ouvre de nouvelles perspectives non seulement pour la constitution d’un grand camp anti-impérialiste, mais aussi pour les spécificités politiques nationales des différents partis. Leurs relations avec les mouvements anticoloniaux constituent également une tentative importante de médiation avec le camp socialiste, mais ne reflètent pas la politique étrangère d’un État.