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Qui est

Gabriel Péri?

1902 – 1941

Un esprit libre et lucide

La Fondation a choisi un nom : celui de Gabriel Péri. Pourquoi ce choix ? Sa vie et sa mort en répondent.

Gabriel Péri est né en 1902, à Toulon, dans une famille d’origine Corse d’une modeste aisance. En 1917, il adhère aux jeunesses socialistes et en 1920, à 18 ans, sa situation familiale l’oblige à abandonner ses études après le baccalauréat. Dès lors, outre son activité professionnelle dans une entreprise de navigation, il se consacre entièrement à l’activité politique, particulièrement par la plume : il collabore à diverses publications à Aix, à Marseille et, surtout à la revue Clarté, fondée par Henri Barbusse et Paul Vaillant-Couturier. Il ne cessera plus d’écrire, et particulièrement sur les questions internationales.

En 1924, le jeune homme de 22 ans devient ainsi le chef du service politique étrangère de l’Humanité, fonction qu’il exercera jusqu’au 25 août 1939. Député d’Argenteuil en 1932, réélu en 1936, Gabriel Péri s’imposa très vite, à l’Assemblée nationale, comme un parlementaire parmi les plus compétents dans le domaine des relations internationales et diplomatiques.

Si, au sein du Parti communiste et à la rédaction de l’Humanité, ses rapports avec beaucoup des autres dirigeants communistes furent souvent orageux, Péri jouissait d’un prestige considérable au sein du parti aussi bien qu’à l’extérieur, en raison de ses brûlantes convictions antifascistes. Il fut l’accusateur de l’Italie mussolinienne lors de l’agression contre l’Éthiopie et prit la défense de la République espagnole en dénonçant avec force la politique de non intervention. Après la signature des accords de Munich, il s’affirma comme le plus écouté des porte-parole de la résistance au diktat de Hitler.

La nouvelle du pacte germano-soviétique suscita son inquiétude. Néanmoins, convaincu de l’instabilité de la situation qui en découlait, il s’attacha, à l’Assemblée, à montrer « qu’une attitude sentimentale et passionnelle à l’égard du traité ne servirait à rien, que le mieux serait d’essayer de faire du traité un point de départ dans le sens de la pacification générale ».

La « tiédeur » de Péri à l’égard du pacte, puis le cours suivi par le PCF faisant sienne, à partir d’octobre 1940, la thèse de la « guerre impérialiste » contribuèrent à détériorer ses rapports avec la direction communiste, tout particulièrement avec André Marty.

En revanche, il se réjouira, fin avril 1941, lorsque la politique d’union contre le nazisme qu’il appelait de ses vœux commença à prendre forme avec la création du Front national. Arrêté sur dénonciation le 18 mai de la même année, il est fusillé le 15 décembre, au Mont-Valérien.

Transcendé par la poésie, notamment celle d’Aragon, il devient, à la Libération, un mythe de la résistance à l’occupant, un héros dont le nom est donné à des dizaines de rues et de places à travers la France.

C’est pour rendre hommage à l’audace, à l’esprit libre et anticonformiste, à l’intellectuel lucide et exigeant, anticipateur, que la fondation créée par le Parti communiste s’appelle Gabriel Péri.

Chronologie

Focus

À travers quatre entrées, «militant communiste», «député», «plume rouge» et «clandestin et martyr», nous vous proposons une plongée dans la vie de celui auquel la Fondation doit son nom.
Auteur: Dimitri Manessis

Pour aller plus loin

Lire la bibliographie de référence écrite par Alexandre Courban, et éditée par La Dispute en 2011.

Une exposition a été réalisée en 2008. Elle peut être commandée pour des initiatives publiques. Cliquer sur ce lien pour faire votre demande.

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