Dès les années 1920, comme les anarchistes avant eux, les communistes deviennent l’objet d’un contrôle et d’une surveillance constants qui sont associés à une politique répressive variable selon les contextes politiques.
Vous trouverez ici les archives de la direction de la Sûreté, ancêtre de l’actuelle Direction générale de la police nationale, qui avait pour mission de veiller au maintien de l’ordre et à la sécurité intérieure du pays sous la IIIe République. Vous trouverez aussi les archives de la section spéciale de la cours de Paris, créée en 1941, juridiction d’exception en charge de la répression des communistes.
Fonds de surveillance du Parti communiste français par la direction de la Sûreté nationale du ministère de l’Intérieur (IIIe République)
Sous la IIIe République, la direction de la Sûreté est l’une des principales directions du ministère de l’Intérieur. Ancêtre de l’actuelle Direction générale de la police nationale (DGPN, créée en 1966), elle a pour mission de veiller au maintien de l’ordre et à la sécurité intérieure du pays.
Trois services de la direction de la Sûreté sont intervenus dans la surveillance et la répression du Parti communiste dans l’entre-deux-guerres :
Deux services dits « actifs » parce que disposant de relais sur l’ensemble du territoire via leurs agents répartis dans les principales villes du pays ainsi que dans les villes stratégiques (villes frontière et villes fortement industrialisées) :
- Le contrôle général des services de police administrative (ancêtre de la direction des Renseignements généraux) chargé entre autres de la surveillance des activités des militants communistes. Les commissaires de police spéciale ou commissaires spéciaux, placés auprès des préfets, établissent quotidiennement des notes et des rapports qu’ils adressent à la direction de la Sûreté. Le contrôle général des services de police administrative centralise ces informations grâce auxquelles il est en mesure de suivre de près l’évolution de la situation politique et sociale du pays. En cas d’actions contraires à la loi ou hostiles au gouvernement, le ministre de l’Intérieur en est immédiatement informé et le cas échéant prend les mesures qui s’imposent.
- Le contrôle général des services de recherches judiciaires (ancêtre de la direction de la Police judiciaire) qui intervient dans l’application de mesures répressives qui visent directement le Parti communiste notamment au moment de son interdiction en septembre 1939. Dans les départements, l’action du contrôle général des services de recherches judiciaires est menée par les commissaires de police mobile répartis en 15 puis 19 brigades régionales.
Un service dit « passif » :
- Le 2e bureau, devenu 4e bureau après la réforme de 1934 de la direction de la Sûreté, chargé du contrôle de la presse et de la librairie.
Fonds de la section spéciale de la cours de Paris
La création des sections spéciales en août 1941 résulte de la concordance entre la demande des autorités allemandes de réprimer sévèrement les actes d’hostilité commis par les militants communistes clandestins, – et plus particulièrement l’attentat de Pierre Georges, le futur colonel Fabien, contre Alfons Moser, aspirant de la Kriegsmarine, à la station de métro Barbès le 21 août 1941 –, et la réflexion que le gouvernement de Vichy conduit depuis plusieurs mois au sujet de la répression judiciaire à l’encontre des communistes. Il s’agit de concevoir une juridiction d’exception prononçant des peines capitales contre les communistes, auteurs de « menées antinationales », dont le passage à la lutte armée contre l’occupant est devenu réel avec l’invasion de l’URSS en juin 1941 et la rupture du pacte germano-soviétique. Le gouvernement de Vichy souhaite par ailleurs éviter que les Allemands n’exécutent des otages, et qu’ils ne contrôlent la répression des communistes.