Journée d’étude dans le cadre de la nouvelle saison des ateliers d’histoire du communisme, en partenariat avec la Société française d’histoire politique
Vendredi 23 janvier 2026, 9h-17h
Auditorium de l’Humathèque (Campus Condorcet – 93300 Aubervilliers)
Inscription :
«Ainsi, par rapport à la solution du problème du front prolétarien et du Front populaire, on ne peut fournir des recettes universelles pour tous les cas de la vie, pour tous les pays et pour tous les peuples. L’universalisme dans ces choses là, l’application des seules et mêmes recettes à tous les pays, équivaudrait, permettez moi de vous le dire, à l’ignorance. Or, l’ignorance, nous devons la frapper même et surtout lorsqu’elle se manifeste sous l’enveloppe de schémas universels» (extrait du discours de Georges Dimitrov au VIIe congrès de l’Internationale communiste en conclusion aux débats après son rapport : Pour l’unité de la classe ouvrière contre le fascisme, 13 août 1935).
Cette formulation du dirigeant de l’Internationale communiste, Georges Dimitrov, peut être lue à travers plusieurs niveaux : à la fois celui de l’internationalisme mis à l’épreuve du national, mais aussi dans les enjeux liés à la construction du socialisme en URSS, sans négliger les cultures politiques nationales, voire les événements conflictuels du moment en Chine ou en Afrique.
Outre les pays qui ont connu un gouvernement de gauche se réclamant explicitement du Front populaire (l’Espagne, la France et le Chili), il est utile de procéder à un décloisonnement du regard, intégrant une approche élargie à l’échelle planétaire, et de penser la globalisation d’un phénomène. S’inscrivant alors dans une «perspective mondiale», mais renouant aussi avec l’internationalisme du mouvement ouvrier, il est utile de dépasser le «compartimentage national» des recherches historiques, pour saisir au mieux le moment Front populaire qui traverse les frontières étatiques, avec sa manifestation la plus connue, celle des Brigades internationales venues combattre en Espagne aux côtés de la République et du Front populaire, mais aussi, celle moins connue des volontaires nationaux aux côtés de Franco. L’alliance formée par l’Allemagne hitlérienne et l’Italie fasciste à la suite de l’accord du 23 octobre 1936, nommée «Axe Rome-Berlin» matérialise également cette histoire, tout comme le pacte signé un mois plus tard (25 novembre 1936), le pacte anti-Komintern, entre l’Allemagne nazie et l’Empire japonais, rejoints ensuite par l’Italie fasciste et la Hongrie de l’amiral Horthy, puis l’Espagne franquiste. Dans ce contexte singulier, cette séance du séminaire portera son regard hors d’Europe.
Avec :
- Introduction de Jean Vigreux, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne
- Mobiliser pour l’Ethiopie : le SRI, Corentin Lahu, historien et archiviste à la Fédération CGT de la Métallurgie.
- Le Front populaire en Afrique, Gabriele Siracusano, post-doc à la Scuola Normale Superiore de Pise, s’occupe des espaces, relations et imaginaires du communisme français et italien en Afrique de l’Ouest (sous réserve)
- Le Front populaire au Maghreb, Eloïse Dreure, docteure en histoire de l’Université de Bourgogne
- Le Mexique de Cardenas dans le Front populaire, Romain Robinet, maître de conférences à l’Université d’Angers
- Le Front patriotique chinois : un front populaire ?, Serge Wolikow, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, président du Conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri.
- Conclusions de Gilles Richard, historien et président de la Société française d’histoire politique.
Prochaines séances:
6 février 2026:
Le Front populaire à l’échelon local
Avec Emmanuel Bellanger, Mathis Bloch et Geoffrey Poitou
Animation : Louise Bur Palmieri
📍 à la Fondation Gabriel Péri, Pantin
10 avril 2026:
Sociaux-démocrates, communistes et Front populaire en Autriche
Coordonné par Jean-Numa Ducange, Pierre-Henri Lagedamon et
Elisa Marcobelli
📍 à l’Université de Rouen
L’intégralité du programme de la saison 2025/2026 sera prochainement disponible.




