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Erica Kowal (Flickr, Creative Commons)

Rencontre avec Armelle Mabon autour de son livre:
Le massacre de Thiaroye. 1er décembre 1944. Histoire d’un mensonge d’Etat (Le passager clandestin, 2024)

Espace Oscar Niemeyer, le 12 février 2025.

Avec :

  • Armelle Mabon, historienne.
  • Emilien Abibou, réalisateur, petit-fils d’Antoine Abibou, tirailleur natif du Togo, le plus lourdement condamné.
  • Félix Atchadé, responsable du collectif Afrique du PCF.
  • Serge Wolikow, président du Conseil scientifique et responsable du secteur archives & mémoire de la Fondation Gabriel Péri.

Animation : Chrystel Le Moing, chargée de mission à la Fondation Gabriel Péri.

Présentation

Signé par une historienne spécialiste du sujet auquel elle se consacre depuis de nombreuses années, ce livre vise à réhabiliter l’honneur de soldats coloniaux morts par la France.

1er décembre 1944, camp de Thiaroye, en périphérie de Dakar. Des tirailleurs africains, faits prisonniers par les Allemands lors de la guerre et récemment rapatriés, réclament le paiement de leur solde. Un droit qui leur était promis depuis des mois. La réponse est sanglante et d’une violence inouïe : des centaines d’entre eux sont rassemblés sur une esplanade du camp, froidement mitraillés puis jetés dans des fosses communes.

Pourtant, dès le lendemain, les autorités coloniales et militaires prétexteront une rébellion armée des tirailleurs et feront état de trente-cinq morts. Entre mensonge d’État et fraude scientifique, l’historienne Armelle Mabon mène depuis dix ans un véritable combat pour réhabiliter ces hommes et les faire reconnaître comme victimes d’un crime d’État.

Alors que les commémorations des 80 ans de la tragédie ont eu lieu début décembre, Armelle Mabon nous présente son ouvrage et les derniers développements concernant la reconnaissance officielle du massacre par la France qui se fait tant attendre, la mise à disposition de toutes les archives nécessaires à l’établissement des faits et leur transmission à l’Etat sénégalais, la réparation aux familles de ces militaires africains spoliés, assassinés ou condamnés pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Le débat porte également sur la fouille des fosses communes, l’attribution de la mention « Mort pour la France », le procès en révision et la procédure auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

Cette rencontre était organisée en partenariat avec les Cahiers d’histoire et la librairie Longtemps.

***

Chercheuse, Armelle Mabon a enseigné à l’université Bretagne-Sud. Membre du laboratoire TEMOS, elle fait aussi partie du Collectif Secret Défense. Elle mène depuis une dizaine d’années un travail de recherche sur le massacre de Thiaroye. Elle est l’autrice de Prisonniers de guerre indigènes (La découverte, 2010). La bande dessinée Morts par la France. Thiaroye 1944 (Les Arènes, 2018) dont elle a été la conseillère scientifique s’inspire largement de son combat. Consulter le blog d’Armelle Mabon sur Médiapart.

Commander le livre sur le site du passager clandestin. Feuilleter le livre

En savoir plus :