Il y a cette « modernité » selon laquelle tout procède de la Loi du 31 juillet 2014, qui si elle dit des choses sur l’ESS, si elle porte des mesures nouvelles et positives, se voulant « inclusive » ouvre largement un espace à un entrepreneuriat social sans grandes contraintes.
Modernité et inclusivité interviennent dans un temps où parmi les grandes maisons d’ESS le processus de « banalisation » se poursuit de manière inquiétante : financiarisation de banques coopératives, assurancialisation de mutuelles, commercialisation d’associations…
Pourtant bien des militants, retrouvant les ressorts sociaux de l’Économie sociale originelle, créent, reprennent, innovent, diffusent, une « autre économie » pour un « autre monde ».
Dans ce contexte, il nous a paru utile de faire paraître cette note pour retrouver ces ressorts fondateurs, les femmes et les hommes liés pour l’essentiel au mouvement social de leur temps ont mis en oeuvre une « économie des travailleurs » pour reprendre Marx, ont voulu créer une « république coopérative » pour citer Charles Gide.
Car leur histoire, celle d’une lutte déjà contre les forces libérales est pleine d’enseignement. Elle situe la bataille pour l’Économie sociale et solidaire sur le terrain qui doit être le sien, culturel et politique, avec l’émancipation pour seul objectif.
Jean-Philippe Milesy est militant au sein de l’ESS depuis qu’il s’est engagé dans les SCOP de luttes de la CGT dans les années 80. Il a été Secrétaire général du Collège Coopératif (Paris) et conseiller à la Délégation interministérielle à l’ESS. Cofondateur du « Mondes Initiatives » (2000-2005), il participe depuis 2013 à la politique ESS du quotidien l’Humanité.
ISBN 2-37526-011-1, février 2017, 76 pages, 5€.
L’ouvrage est référencé sur le site de l’Association Autogestion:
« La répétition d’un mot dans une phrase est traditionnellement à proscrire dans toute rédaction. Dans un titre, cela procède d’une volonté délibérée et revendiquée, ce que fait ici Jean-Philippe Milesy avec la répétition de l’adjectif « social ». Il ne s’agit pas ici de réaliser une simple Histoire de l’économie sociale comme si celle-ci pouvait être neutre, mais de rappeler combien ce qui s’appelle aujourd’hui Économie sociale ou plus souvent maintenant ESS (Économie sociale et solidaire) procède du mouvement social, n’en déplaise à ceux qui souhaitent la banaliser ou la tiers-sectoriser à côté d’une « économie de marché » ou d’un secteur public étatisé. Notre auteur, avec d’autres, revendiquent « l’ESS comme partie d’une alternative réelle au capitalisme financier, voulant participer à renverser la table. C’est à cette dernière acceptation que nous nous référons ici. »…
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