L’Humanité

23,00

Alexandre Courban, préface de Serge Wolikow

L’Humanité occupe une place à part dans le panorama de la presse française. Son histoire est pourtant méconnue. S’il se réclame de l’idéal socialiste au moment de sa fondation en 1904 par Jaurès, il n’est pas pour autant le journal d’un parti. Dans une période où la presse populaire à grand tirage est prospère, ses difficultés financières le conduisent à solliciter la mobilisation des militants socialistes. L’assassinat de Jaurès le 31 juillet 1914 à la veille de la guerre, alors qu’il vient d’écrire un nouvel éditorial, marque la fin de la période fondatrice.
Soumis à la censure et aux tensions entre socialistes vis-à-vis de la politique d’Union sacrée puis de la Révolution russe, le journal devient en 1921, après le congrès de Tours de 1920 et une intense bataille interne, l’organe de la majorité qui fonde le Parti communiste. L’Humanité dirigé par Marcel Cachin va vivre désormais au rythme des inflexions stratégiques du jeune Parti communiste : front unique ouvrier, bolchévisation, classe contre classe, Front populaire. De multiples débats traversent le quotidien, parmi lesquels le contrôle des journalistes, leur recrutement et la place au sein de la rédaction de militants ouvriers. Toutefois, l’augmentation de sa pagination, la place croissante de la photographie et des romans-feuilletons en feront progressivement un journal populaire qui contribuera, à partir de 1926, sous l’impulsion de son rédacteur en chef mythique, Paul Vaillant-Couturier, à faire vivre l’esprit de Jaurès.

Appuyé sur des sources souvent inédites, ce livre d’Alexandre Courban retrace la première partie de l’histoire d’un quotidien engagé, de sa naissance à son interdiction en 1939. Plus qu’un journal, l’Humanité se révèle être un organe où se rencontrent les pulsations contradictoires du combat révolutionnaire et de l’émancipation ouvrière.

Alexandre Courban, docteur en Histoire, est également l’auteur de Gabriel Péri. Un homme politique, un député, un journaliste (La Dispute, 2011). Il a également assuré la direction historique de l’ouvrage Citroën par ceux qui l’ont fait. Un siècle de travail et de luttes (Les Éditions de l’Atelier, 2013).

En vente sur le site de l’éditeur.

ISBN 978-2-7082-4278-4, 334 pages, 23 €. Publié par les Éditions de l’Atelier, septembre 2014, avec le soutien du Centre Georges Chevrier, UMR 7366, Université de Bourgogne-CNRS et de la Fondation Gabriel Péri.