Le retour de la question politique : crise de la représentation et luttes démocratiques en Afrique (Dakar 4)

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4e édition du colloque international de Dakar (mai 2013)

Les colloques internationaux de Dakar réunissent des acteurs progressistes, des partis politiques, des organisations sociales et citoyennes, des chercheurs d’une quinzaine de pays africains et d’Europe pour se donner durant plusieurs jours le temps de l’échange et de la réflexion.

En 2010, la troisième édition intitulée « La crise globale et l’Afrique : quels changements ? » s’était intéressée aux conséquences de la crise mondiale sur le continent et interrogeait l’avenir : l’Afrique est-elle vouée à être toujours objet d’un pillage concerté entre acteurs extérieurs et acteurs locaux ? Cette 4e édition organisée par la fondation Gabriel Péri, le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal et la fondation Rosa Luxemburg tente d’analyser les processus politiques qui se dessinent actuellement en Afrique.

Au moment où le continent est célébré comme celui du XXIe siècle, le modèle politique de la démocratie représentative instaurée souvent aux forceps, sans prise en compte des dynamiques culturelles, sociales et politiques locales, y est mis à rude épreuve. Sont en causes la crise de légitimité des élites au pouvoir, l’accroissement des inégalités et le poids des difficultés sociales. La souveraineté des peuples est attaquée de toute part, affaiblie par les rivalités entre puissances, la mondialisation d’un capitalisme financiarisé à outrance, les nouvelles menaces et la «  guerre » contre le terrorisme. Comme ailleurs dans le monde, en réaction à ces évolutions, de nouvelles formes de citoyenneté s’expriment en Afrique. Elles révèlent un besoin de justice, de moralité publique, de retour du politique. Elles incarnent la revendication de droits et de liberté. Le colloque s’est intéressé à ces luttes populaires qui depuis la dynamique inachevée des conférences nationales des années 90, redéfinissent les modes opératoires du politique, la citoyenneté, et confrontent les élites aux réalités sociales des différents pays.

En Afrique comme en Europe, il semble bien qu’une des clés de la sortie de crise consiste à développer par tous les moyens le contrôle citoyen collectif de l’action publique des acteurs étatiques ou non-étatiques, qu’elle soit politique, économique, sociale. Cela suppose de passer de résistances sociales, culturelles, humanitaires à des résistances politiques pour qu’émergent de nouveaux pouvoirs démocratiques à partir desquels peut se construire un progrès social et humain pour tous.

Cet ouvrage rassemble plus d’une vingtaine de contributions éclairant ces enjeux, d’Afrique de l’ouest francophone et anglophone, d’Afrique centrale, de Tunisie, d’Afrique du Sud et d’Europe.

ISSN 1957-9152, 2013, 275 pages.