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Séminaire sous la direction de Jean-Claude Delaunay (octobre 2006 à mai 2007).

 

Jean-Claude Delaunay, professeur émérite d’économie (Université de Marne la Vallée), membre du secrétariat de rédaction de la revue La Pensée. Il est notamment l’auteur de la note de la Fondation « Le dollar, monnaie mondiale. »

Présentation du séminaire

Après avoir été considéré comme un moyen de réformer les économies de type soviétique en difficulté, le marché est aujourd’hui la cible principale de la contestation radicale, l’emportant parfois sur la remise en cause de la structuration capitaliste de la production, de la distribution et de la finance.

Ce séminaire se propose (ré)examiner cette question, en étudiant les rapports pouvant exister entre le marché, la lutte anticapitaliste, la démocratie et le socialisme. En d’autres termes, le marché, qui est un mode de coordination entre des agents dotés de richesses et de puissances inégales, accomplissant de manière décentralisée des fonctions économiques disjointes, est-il compatible, et si oui à quelles conditions, avec une organisation profondément démocratique de l’économie et de la société ?

L’échec du socialisme de type soviétique a évidemment contribué à évacuer cette question du champ théorique. Bien plus, dans le cadre de la mondialisation accélérée du capitalisme qui suivit, l’idéologie théorique qui s’imposa fut celle selon laquelle le rôle des marchés devait être étendu et amplifié. Ce qui se produisit, en effet, mais entraîna tout un ensemble de crises, notamment financières, ainsi que de difficultés et d’inégalités à l’intérieur des pays et entre les pays.

Au total, un résultat inattendu de l’échec de ce socialisme est que les procédures marchandes, valorisées à partir des années 1970 par les théories de référence marxiste pour tenter de réformer la pratique socialiste d’Europe centrale et orientale, semblent être considérées négativement aujourd’hui. En tout cas, ces procédures ne sont plus, sauf exception, l’objet d’un intérêt théorique positif de la part de la pensée critique. C’est ainsi que l’expérience chinoise relativement au marché contemporain est souvent identifiée à une expérience de type capitaliste.

A ces facteurs de nature politique, déjà lointains, s’ajoute que la mondialisation de la planète met en lumière l’importance de problèmes écologiques et sanitaires ne pouvant manifestement pas être résolus par le marché. Le développement des technologies informatiques, les nouvelles activités scientifiques soulèvent à leur tour des problèmes que le marché paraît bien impuissant à traiter convenablement.

Les chercheurs explorent, de leur côté, des veines théoriques ou des auteurs mettant en lumière, ou ayant mis en lumière avec originalité les insuffisances du marché.

Dans ce contexte, le premier objectif de ce séminaire est de contribuer à la réflexion collective, au travers d’études, de publications, de rencontres avec des théoriciens et des acteurs de ces problématiques. Il s’agit aussi, d’autre part, de rassembler le maximum de réflexions, thèses, expérimentations, écrits, articles sur les problématiques considérées.

Son programme est orienté par 5 préoccupations théoriques :

  1. Situer le marché relativement à la production et à la consommation.
  2. Situer le marché par rapport au capitalisme et au socialisme.
  3. Situer le marché dans le temps : son rôle dans les temps anciens et aujourd’hui.
  4. Situer le marché par rapport à trois grands théoriciens : Hayek, Marx, Polanyi.
  5. Faire connaître des textes sur les problématiques en examen, en particulier via un espace web dédié.

Vous trouverez ci-dessous la bibliothèque du séminaire qui rassemble les textes nécessaires à la compréhension des thématiques proposées.