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Sylvie Mayer [1], représentait la Fondation Gabriel Péri lors de la tenue de la deuxième édition du Forum pour un autre Mali (FORAM), axé sur la production du coton africain.

La première édition, en 2004, avait rassemblé des cotonculteurs, des artisans et artistes, des consommateurs du textile africain sous l’égide de plusieurs associations, syndicats et ONG d’Afrique, ainsi que des représentants d’autres pays du monde. Plusieurs recommandations étaient sorties de cette rencontre, notamment :

  • l’information, l’éducation économique et politique pour promouvoir des comportements économiques favorables à la création de valeur ajoutée au niveau local et à la consommation des biens produits en Afrique
  • la multiplication à moyen et long terme des espaces de transformation du coton africain en puisant dans le patrimoine culturel et en misant sur des technologies à faible coût.

Depuis lors, des faits graves exigent de la société civile un approfondissement de la réflexion sur les filières cotonnières comme lieu de revendication de droits économiques politiques sociaux et culturels et de reconstruction du lien social :

  • les Etats Unis poursuivent leur politique de subventions agricoles aux cotonculteurs américains et incitent les scientifiques et politiques africains à investir dans les OGM ;
  • la Banque mondiale impose des privatisations et fait pression sur les prix aux producteurs ;
  • la disparition de l’accord multifibre qui va ouvrir les vannes d’une compétition sans merci en supprimant les quotas internationaux ;
  • Le début des négociations entre l’Europe et les ACP sur les accords de partenariat économique présente des enjeux décisifs pour l’avenir commercial du continent africain.

Aucun autre secteur n’illustre autant que la filière coton les enjeux de la mondialisation et de l’avenir des échanges entre le Sud et le Nord. Sera-t-il équitable ou continuera-t-il à écraser les petits producteurs dans une compétition sauvage ?

Ce nouveau forum a contribué à actualiser et enrichir l’analyse de la filière, à évaluer des solutions alternatives, poser les jalons d’actions concrètes de la transformation locale et du commerce équitable du coton et des textiles africains.


[1] Sylvie Mayer est administratrice de la Fondation Gabriel Péri, ancien député au Parlement européen, conseillère régionale d’Ile de France de 1978 à 2004, chercheuse en biologie, spécialiste des questions de l’environnement et travaillant actuellement sur le commerce équitable et l’économie solidaire.