Manouchian Missak, arménien, 37 ans ~ Fondation Gabriel Péri Skip to main content

Manouchian Missak, arménien, 37 ans

  • le 1er septembre 1906 à Adyaman en Arménie
  • Fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien à 15h22
  • Pseudonyme FTP-MOI : Georges
  • Surnom des Brigades spéciales : Bourg (Bourg-la-Reine)
  • Matricule : 10300      
  • Profession : Poète     
  • Situation familiale : marié avec Mélinée  Assadourian
  • Faux papiers au nom de
  • Adresse et/ou lieu d’arrestation : 11 rue de Plaisance, 75014 Paris
  • Date d’arrestation : 16 novembre 1943 
  • Lieu d’inhumation : Ivry
  • Mention « mort pour la France : 1971

Missak Manouchian, né le 1er septembre 1906 à Adyaman (Arménie) est un survivant du génocide perpétré par les Ottomans. Orphelin, il se retrouve avec son frère aîné au Liban en 1919 dans les orphelinats apprenant la menuiserie. Son frère arrive à Marseille en 1923, Missak lui arrive fin 1924. Dans un premier temps, il travaille aux chantiers navals de La Seyne (Var). Il monte ensuite à Paris où il est embauché à l’usine Gévelot de la Société française des munitions (Issy-les-Moulineaux), puis il devient tourneur chez Citroën. Son frère meurt en 1927 des suites de la tuberculose. Missak se retrouve seul en France. Passionné par la littérature française, il fréquente la bibliothèque Sainte-Geneviève. C’est à ce moment qu’il fréquente les réseaux communistes et en juillet 1930, Missak Manouchian fonde avec Kégham Atmadjian, la « revue littéraire des jeunes », Tchank (Effort). Face aux émeutes du 6 février 1934, Missak Manouchian participe à la riposte antifasciste. Il adhère au PCF et s’occupe également en 1935 de l’hebdomadaire de Zangou, du Comité d’aide à l’Arménie (Hayastani Oknoutsian Komité ou HOK). Il rencontre dans ce comité Mélinée Assadourian, où ils combattent ensemble le fascisme. Au début de la drôle de guerre, après le pacte germano-soviétique et la dissolution des organisations communistes, il est arrêté. Toutefois après sa libération, il s’engage au sein de l’armée – alors qu’il n’est pas naturalisé, il a déjà essuyé deux refus – et se retrouve affecté à la 4e compagnie d’instruction en Bretagne. Interné au camp de Compiègne, libéré il rejoint Paris où il renoue avec la MOI, étant chargé des Arméniens. En février 1943 aux FTP-MOI, premier détachement, sous le pseudonyme de « Georges » (matricule 10300). Lorsque Boris Holban est écarté de la responsabilité militaire des FTP-MOI de la région parisienne, en août 1943, il le remplace. Entre août et novembre 1943, au moment où chutent dans la troisième traque les FTP-MOI, on compte plus de soixante actions de guérilla. La plus spectaculaire est l’attentat le 28 septembre 1943 contre Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO). Repéré depuis ce mois de septembre par les Brigades spéciales (BS), il est arrêté le 16 novembre 1943 avec Joseph Epstein, jugé, puis fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944 avec ses camarades. Dans sa dernière lettre à Mélinée, il écrit « Au moment de mourir, je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu’il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous ! ». Il est reconnu mort pour la France en 1971.

Par Jean Vigreux

Vous pouvez retrouver ce portrait dans le hors-série de l’Humanité sur le groupe Manouchian.