Boczor Joseph (Fransisc Wolf), Hongrois, 38 ans ~ Fondation Gabriel Péri Skip to main content

Boczor Joseph (Fransisc Wolf), Hongrois, 38 ans

  • le 3 août 1905, en Transylvanie
  • Fusillé le 21 février 1944 au Mont-Valérien à 15h40
  • Pseudonyme FTP-MOI : François
  • Surnom des Brigades spéciales : Ivry          
  • Matricule : 10003
  • Profession : Menuisier
  • Situation familiale : en couple avec Ida Kiro.
  • Membre des Brigades internationales                                  
  • Adresse et/ou lieu d’arrestation : 9 rue Cailleaux, 75013 Paris
  • Date d’arrestation : 17 novembre 1943 
  • Lieu d’inhumation : Ivry       
  • Mention « mort pour la France » : 17 avril 1972

Boczor. Ou Boczov ? On bute sur l’orthographe. Fransisc (ou Ferenz)Wolf ne livre pas facilement son identité. On écorche son nom, qui est en fait un pseudonyme. On doute sur son prénom. On lui confère la nationalité hongroise, et le voilà responsable, dans un camp français, après une défaite espagnole, d’un groupe roumain. Cet étudiant en Tchécoslovaquie devient guérillero en France. On pense être pris de vertiges. C’est que le parcours s’inscrit dans les bouleversements de son siècle. Né en Transylvanie dans une famille juive en 1905, Francisc Wolf rejoint les Jeunesses communistes au lycée. Étudiant à Prague, il rejoint les Brigades internationales en Espagne. Interné par la France de Daladier aux camps d’Argelès puis de Gurs en 1939, il s’évade deux ans plus tard du train qui le déporte en Allemagne, et rejoint l’Organisation spéciale de la MOI. Il prend alors le nom de Joseph Boczor, clin d’œil à un camarade de lycée. Ses connaissances techniques, acquises aussi bien lors de sa formation d’ingénieur chimiste que lors des combats espagnols, font de lui le chef (matricule 10003) du 4e détachement des FTP-MOI de la région parisienne. Il se spécialise dans les déraillements des trains transportant les troupes du Reich. Le 17 novembre 1943, Boczor est arrêté par la police française comme soixante-sept de ses camarades. À 38 ans, le « chef dérailleur » de l’Affiche rouge est l’un des plus vieux de ses compagnons à être fusillé, le 21 février 1944. La postérité retient plusieurs années le « Groupe Manouchian-Boczor ». Puis ce dernier disparaît de l’intitulé. On pense à « l’ingénieur » du film de Gianfranco De Bosio qui, comme de nombreux partisans chantés par la Complainte, « rentre dans l’ombre ». Pour mieux en ressortir ? Il est reconnu « mort pour la France » le 17 avril 1972.

Par Dimitri Manessis.

Vous pouvez retrouver ce portrait dans le hors-série de l’Humanité sur le groupe Manouchian.