Bancic Olga (ou Golda), Roumaine, 32 ans ~ Fondation Gabriel Péri Skip to main content

Bancic Olga (ou Golda), Roumaine, 32 ans

  • Née le 10 mai 1912 à Kichinev en Roumanie
  • Décapitée à Stuttgart le 10 mai 1944
  • Pseudonyme FTP-MOI : Pierrette    
  • Matricule : 10011                  
  • Situation familiale : en couple avec Jacob Salomon (dit Alexandru Jar) ; une fille Dolorès.
  • Faux papiers au nom de Marie Lebon
  • Adresse et/ou lieu d’arrestation : 114 rue du Château, 75014 Paris
  • Date d’arrestation : 16 novembre 1943
  • Mention « mort pour la France » : 14 décembre 2011

Née le 10 mai 1912 à Kichinev, en Roumanie, dans une famille juive, Olga Bancic part, à 16 ans, pour Bucarest et adhère aux Jeunesses communistes. Arrêtée lors d’une manifestation, elle passe deux années en prison et, à sa sortie, entre en clandestinité. Elle part pour la France en 1938 et, dès les débuts de l’occupation, s’engage au sein de l’organisation clandestine Main-d’œuvre immigrée (MOI), des étrangers communistes puis, dans sa branche de lutte armée, les FTP-MOI. Sous le matricule 10011 et le pseudonyme « Pierrette », elle a pour fonction d’assembler les bombes et les explosifs, d’assurer le dépôt, mais surtout le transport des armes et munitions. Une chambre louée, dès 1943, au 6e étage du 3 rue Andrieu (XVIIIe arrondissement), sous le nom de Mme Martin lui sert de lieu de stockage.

Le 16 novembre 1943, lors d’un rendez-vous avec Marcel Rajman, elle est arrêtée rue du docteur Paul Brousse par six inspecteurs de la BS2. Interrogée dans les locaux des Brigades spéciales, elle est battue à coups de nerf de bœuf et incarcérée le 27 novembre, à la prison de Fresnes, avec 23 autres membres des FTP-MOI.

Seule femme parmi les vingt-quatre accusés qui comparaissent le 18 février 1944 devant le tribunal du Gross Paris, elle est aussi la seule à ne pas être fusillée au fort du Mont-Valérien le 21 février 1944. L’occupant a, en effet, pour règle, de ne pas exécuter de femmes en France.

Le 23 mars 1944, la chambre de la rue Andrieu est perquisitionnée, les policiers y trouvent des armes de poing et des engins explosifs et identifient Mme Martin comme étant Olga Bancic. Transférée en Allemagne, elle est guillotinée, dans la cour de la prison de Stuttgart, le 10 mai 1944, jour de son 32e anniversaire.

Sa dernière lettre, datée du 9 mai 1944, jetée par une fenêtre lors de son transfert à Stuttgart, est pour sa fille, âgée de cinq ans et prénommée Dolorès, en hommage à Dolorès Ibarruri, la Passionaria. Elle est reconnue « mort pour la France », le 14 décembre 2011.

Par Eloïse Dreure

Vous pouvez retrouver ce portrait dans le hors-série de l’Humanité sur le groupe Manouchian.