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2 – Aux origines de la Sécu : le mouvement ouvrier face aux premières législations sociales

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Aux origines de la Sécu :

Le mouvement ouvrier face aux premières législations sociales

Face à l’organisation croissante du mouvement ouvrier et à l’émergence de législations sociales à l’étranger, la « question sociale » devenue centrale s’impose aux pouvoirs publics. Certains républicains, comme le radical Léon Bourgeois, souhaitent établir une solidarité de droit, fondée sur un principe d’obligation morale et juridique. Pour ces partisans d’une « République de la main tendue », le solidarisme entend se distinguer tant du socialisme que du paternalisme patronal et de l’emprise catholique.

C’est le temps des premières législations sociales. En 1898, une loi ouvre la voie à l’indemnisation par l’employeur des victimes d’accidents du travail. Après vingt ans de débats et de controverses, la loi de 1910 sur les retraites ouvrières et paysannes (alors fixées à 65 ans) propose pour la première fois un régime global de protection sociale. La CGT est très critique et condamne fermement la « retraite pour les morts » et le principe de la cotisation ouvrière, assimilée à un vol des travailleurs.

Affiche CGT de Jules Grandjouan, 1910 © DR | IHS CGT

Ce dispositif est complété à la fin des années 1920 par les lois sur les Assurances sociales (1928-1930). Maladie, maternité, invalidité, vieillesse, décès et même le chômage sont désormais assurés sous certaines conditions. Malgré d’indéniables avancées, ce système ne concerne que les salariés les plus pauvres et payés en dessous d’un certain plafond : les autres continuent de dépendre de la prévoyance individuelle. Ces réformes, soutenues par la CGT et les socialistes, sont dénoncées par la CGTU et les communistes qui contestent le recours à la cotisation ouvrière et la faiblesse des prestations. Ces derniers défendent le principe de « vraies assurances sociales » davantage favorables aux travailleurs.

Si le bilan législatif du Front populaire en matière de protection sociale s’avère assez pauvre, le mouvement ouvrier, galvanisé par les grèves de 36, fait preuve d’innovation. Les réalisations des métallos de la CGT, qui créent une « Mutuelle du métallurgiste », un hôpital ou encore un centre de formation professionnelle se veulent des réponses concrètes aux besoins et aux aspirations sociales de la classe ouvrière.

Extrait du film Les Métallos, produit en 1938 par la FTM-CGT
© Jacques Lemare | Ciné-Archives

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