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Entretien avec Michel Maso paru dans l’Hémicycle, le 12 février 2008.

La Fondation Gabriel Péri, créée il y a quatre ans par le Parti communiste, développe aujourd’hui un double programme articulé autour des archives du PCF et des problématiques actuelles de société.

 

Dans quelles conditions a été créée la Fondation Gabriel Péri ?

Michel Maso, directeur de la Fondation Gabriel Péri : Fondation à vocation politique, elle a été créée en 2004 par un décret du ministère de l’Intérieur à l’initiative du Parti communiste français. Ce type de fondation est régi par la loi de 1988 qui impose une rigoureuse indépendance vis-à-vis du parti concerné. Nous avons donc des locaux différents du PCF et nous ne recevons aucun financement de leur part. Le sénateur Robert Hue préside la fondation.

Quel est le rôle du conseil scientifique ?

M.M. : Composé d’environ 30 membres français et étrangers, ce conseil est une instance de proposition et d’expertise. Il suggère des sujets à aborder et a un regard amicalement critique sur ce que nous faisons. Il est présidé actuellement par l’historien Michel Vovelle.

Une des deux missions de la fondation est liée au parti ?

M.M. Nous menons effectivement des travaux sur les archives et l’histoire du PCF, qui a de très nombreuses archives. Ces dernières ont longtemps été menacées de ruine avant qu’une convention ne soit conclue avec les archives nationales au début des années 2000. Nous lançons donc des études originales liées à ces documents. Nous préparons par exemple pour 2008 la publication de quatre volumes rassemblant les actes de direction du PCF agrémentés d’éléments de contexte. Ce travail n’a jamais été fait auparavant. Nous avons également chargé deux historiennes d’élaborer un « beau livre » sur les affiches du parti. Il y a en a 4 000 et elles n’ont jamais été exploitées.

L’autre mission est celle de think tank…

M.M. : En effet, nous lançons des travaux pour renouveler les approches politiques sur certaines questions. L’objectif est d’avoir un apport original dans le champ du débat politique. Les sujets sont traités sous forme de séminaires puis font l’objet d’une publication. Nous avons abordé divers thèmes comme le commerce équitable et nous nous penchons actuellement sur le mouvement des religions des sociétés contemporaines. Tout ce qui est publié est ensuite envoyé aux parlementaires, au Gouvernement et à l’Elysée.

Quelles sont les grands rendez-vous prévus pour cette année ?

M.M. : Fin janvier s’est déroulé un colloque à Dakar sur « l’Afrique et l’Europe dans la nouvelle géopolitique mondiale » auquel 23 pays africains ont participé. Deux autres colloques importants sont prévus en 2008 : le premier en juin sur l’avenir de l’Otan et surtout en novembre à l’Unesco sur le thème « marché, histoire, société et devenir de l’humanité ».

Propos recueillis par Raphaël Richard