La fondation Gabriel Péri est partenaire de la rencontre internationale Fanon qui s’est tenue à Fort-de-France en Martinique du 6 au 9 décembre 2011.
Organisé par le Cercle Frantz Fanon, l’événement se décline sous la forme d’expositions d’artistes plasticiens, d’animations culturelles et d’un colloque international au cours duquel interviendra Monica Valdes Arcila, anthropologue et journaliste, collaboratrice de Jaime Caycedo, membre du Conseil scientifique de la fondation Gabriel Péri.
Frantz Fanon, né le 20 juillet 1925 à Fort de France (Martinique), meurt le 6 Décembre 1961, à l’âge de 36 ans. Cinquante ans après, il demeure l’un des auteurs les plus lus, étudiés, et reconnus comme alimentant la pensée de ceux qui combattent pour la libération totale de leur peuple. À partir des circonstances historiques qui ont marqué son existence et vécues par lui, Fanon a livré une pensée porteuse de sens pour tous ceux qui à travers le monde, rêvent de « faire peau neuve, de développer une pensée neuve, de tenter de mettre sur pied un homme neuf ». (Damnés de la Terre)
À l‘occasion du cinquantenaire de la mort de Frantz Fanon l’Université Antilles-Guyane et le Cercle Frantz Fanon Martinique ont décidé de s’associer pour savoir si aujourd’hui encore sa pensée est actuelle et influente. C’est dans le même esprit et dans la continuité du premier Mémorial international Frantz Fanon que nous convoquons le monde entier à une deuxième rencontre de « la culture de la fraternité » en hommage à Frantz Fanon.
Fanon, est-il seulement la mémoire d’une époque ? Cette époque est-elle révolue ? Et dans ce cas, quelle peut être encore l’actualité de sa pensée ? Le colonialisme est-il derrière nous ?
Par quels mécanismes réduit-on aujourd’hui la condition d’homme à la chosification ? Où se cache l’inhumain, où se trouvent les aliénations ? Où en est la réflexion sur les intégrismes, sur le racisme, sur la violence, sur les exclusions, sur les droits des peuples à disposer d’eux mêmes ?
A l’heure où l’Amérique latine s’interroge sur les indépendances commencées il y a deux siècles, où en est- on dans ces mêmes pays sur l’émancipation ? Dans le contexte du cinquantenaire des indépendances en Afrique où en est la décolonisation ? Peut-on encore se référer à Fanon sur ces problématiques ?
Frantz Fanon dit dans les Damnés de la Terre :
« Parce qu’il est une négation systématisé de l’autre, une décision forcenée de refuser à l’autre tout attribut d’humanité, le colonialisme accule le peuple dominé à se poser constamment la question : « Qui suis-je en réalité ? »
Sommes-nous concernés ?
Plus spécifiquement, il faudra donc interroger la psychiatrie sur son offre de soins à la Martinique.
C’est donc sur l’ensemble de ces questionnements que l’Université Antilles-Guyane et le Cercle Frantz Fanon Martinique ont adressé des invitations à d’éminentes personnalités reconnues pour la pertinence de leur pensée. Elles feront le point sur le legs de la pensée de Fanon. Elles nous diront en quoi cette pensée peut encore féconder la nôtre.