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Colloque Les productions de l’objectivité – L’histoire sociale des sciences au prisme du marxisme 
vendredi 11 & samedi 12 mai 2012
au Lycée Henri IV, salle des Médailles, 23 rue Clovis 75005 Paris (Métro ligne 10, station Cardinal Lemoine ou RER B, station Luxembourg)

Organisé par le Collège International de Philosophie, avec le séminaire « Marx au XXIème siècle : l’esprit et la lettre » (CHSPM, Université Paris I – Panthéon Sorbonne), et avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri.

Organisation et contacts :
emmanuel.barot@nordnet.fr
jerome.lamy@laposte.net
c-s.mazauric@orange.fr

Argumentaire

L’objet du colloque est d’explorer l’idée d’histoire sociale des sciences et des techniques née au cours des années 1930 dans le giron marxiste, autant dans ses assises épistémologiques et ses visées inaugurales que dans ses devenirs pluriels et ses actualités. L’enjeu est d’examiner comment le faire science repose sur, et se traduit par, un régime d’historicité dont l’appréhension requiert d’articuler la totalité des paramètres (formels, conceptuels, idéologiques, technologiques, anthropologiques, institutionnels, économico-sociaux, etc.) qui interviennent dans les procès de production des objectivités. Un fil rouge majeur de cette enquête sera livré par Marx et les traditions marxistes, puisque celui-ci fut parmi les premiers à examiner systématiquement les voies par lesquelles l’incorporation des connaissances scientifiques, de l’industrie à l’agriculture, à la production capitaliste via l’ingénierie et la technologie, contribue à façonner l’objectivité scientifique et par là à marquer les ordres symboliques, à modeler les paysages sociaux et culturels autant qu’à bouleverser en permanence l’économie des rapports des classes et des forces sociales. A l’heure de « l’immatériel », des nanobiotechnologies et des ordinateurs quantiques, mais aussi du benchmarking et du h-index comme emblèmes d’innovantes formes de « l’incorporation de la science au capital », le colloque s’efforcera d’extraire autant que possible les divers enjeux soulevés d’une insularité critique qui serait, si elle devait durer, des plus dommageables.

La rencontre questionnera donc différents enjeux et actualités de cette histoire sociale des sciences, en articulant successivement un axe historiographique puis un axe épistémologique : il s’attachera d’abord à sa genèse, sa réception immédiate et ses postérités successives, c’est-à-dire à son (éventuelle) identité disciplinaire, pour ensuite en éprouver la validité à l’occasion d’une étude élargie des reconfigurations subies aujourd’hui par les diverses formes de l’activité scientifique sous les pressions du capitalisme néolibéral.

Programme

VENDREDI 11 MAI

Quelle(s) identité(s) de l’histoire sociale des sciences ?

9h-12h

  • Introduction à la rencontre
  • Dominique Pestre : « Les Social Studies of Knowledge et la politique, des années 1970 aux années 2000 »
  • Isabelle Gouarné : « Le marxisme, les Annales et l’histoire des sciences et des techniques dans les années 1930 »
  • Discussion

14h-18h

  • Simon Gouz : « La postérité britannique de Hessen dans les années 1930 à 1950 : des savants engagés à la croisée des chemins »
  • Jérôme Lamy et Arnaud Saint-Martin : « Edgar Zilsel, le chaînon manquant des Science and Technology Studies ? »
  • Discussion générale

SAMEDI 12 MAI

Science et idéologie au XXIème siècle

9h-12h

  • Simone Mazauric : « La notion d’idéologie scientifique chez Georges Canguilhem : un concept marxien ? »
  • Emmanuel Barot : « La science et le capital aujourd’hui : l’économie de la connaissance face à la théorie de la valeur de Marx »
  • Discussion

14h-16h

  • Bilan & perspectives : table ronde