Jean Lojkine
L’échec de l’expérience soviétique et celui de la social-démocratie en Europe ont une double et même origine : politique et théorique. L’échec politique c’est l’échec de l’étatisme, de l’intervention « par en haut », sans une véritable intervention des masses dans la Cité comme dans l’entreprise.
L’échec théorique c’est l’échec d’un marxisme mécaniste marqué par le modèle culturel de la révolution industrielle, où le socialisme était identifié à un système pyramidal centralisé, où le pouvoir était détenu par une élite dirigeante coupée des masses populaires. La révolution informationnelle offre au contraire des moyens tout à fait nouveaux pour mettre en oeuvre l’intervention directe des citoyens.
Autonomie individuelle, réseaux décentralisés et interactifs, coopérations horizontales, citoyenneté active directe, contrôle du travail des élus, cette nouvelle manière de faire de la politique implique un renouvellement profond des partis politiques. Le nouveau « Front populaire » qui se cherche devra mobiliser un salariat multiforme, réunissant ouvriers, employés et travailleurs intellectuels, sans groupe hégémonique.
Jean Lojkine est directeur de recherche émérite au CNRS. Il est membre des comités de rédaction des revues La Pensée et Actuel Marx. Il collabore aux travaux de la Fondation Gabriel Péri.
Ed. Le Temps des Cerises avec le soutien de la Fondation Gabriel Péri, Août 2008, 170 pages, ISBN : 978-2-841097-42-5
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