Geai Bleu Éditions, 2021
«Aux accords de Matignon en juin 1936, je suis la seule femme, je suis si fière de représenter toutes celles que j’ai croisées dans mes luttes. On décroche enfin des hausses de salaire dignes, après tant de réunions, de tracts, de batailles, de grèves pour des galoches ou des tabliers, de solidarités…
Ça, c’était avant la guerre. Avant l’Occupation nazie et la grande grève des mineurs, pour du savon, du café et notre liberté. Férocement réprimée. Avant la résistance, les sabotages, la clandestinité. Avant mon arrestation et ces trois années au camp de Ravensbrück. Trois années de violences, d’humiliations, de barbarie. Trois années d’entraide, aussi.
Beaucoup de gens se souviennent de moi, et de ces combats, dans le Nord. Mais je n’ai jamais pris la peine de l’écrire, cette vie de combats. Une vie à lutter contre la domination, les jeunes. Toutes les dominations. Et croyez-moi, pour une femme ouvrière comme moi, elles furent nombreuses.»
Cette vie de résistance pour un monde meilleur, plus juste, plus égalitaire, c’est celle de Martha Desrumaux (1897-1982), ouvrière du textile illettrée devenue une des grandes figures de femme syndicaliste du XXème siècle, qui a résisté à l’occupant et survécu aux camps nazis. Une vie symbole de celles des ouvriers qui ont montré le chemin pour un salaire digne, un bon logement, la retraite et la santé par la Sécurité sociale. Et une vie symbole des combats féministes du XXème siècle. À transmettre aux jeunes générations.
Lire la critique de Marine Miquel dans la revue Cause commune