Extrait de la préface de Florian Gulli:
« Il n’y aura pas de perspective nouvelle qui ne s’inscrive dans une certaine continuité avec le passé. C’est le parti pris lucide d’Éric Le Lann. La gauche en général, les communistes en particulier, doivent apprendre à hériter de leur histoire, ce qui ne veut pas dire la justifier ou en faire l’apologie.
Hériter, ce n’est pas répéter, car le passé n’est pas un dépôt sacré. On choisit la part que l’on veut prolonger et celle qu’on laissera mourir. Cette part que l’on reçoit ne consiste pas en des doctrines toutes faites, figées dans le marbre des textes, dans le réel d’institutions passées qu’il faudrait reprendre au présent. Nous héritons d’esquisses, de possibles, que des hommes d’une autre époque ont tenté d’incarner.
Le livre d’Éric Le Lann attire aussi notre attention sur des formes de gouvernements, sur des pouvoirs, sur des institutions. En URSS, en Chine ou encore en Inde dans l’État du Kerala. S’intéresser au “communisme de pouvoir”, pour reprendre ses mots, est un geste qui ne manque pas d’originalité à une époque où l’humeur anti-institutionnelle a pris tant de place dans la gauche intellectuelle et militante. Là, le communisme est et ne saurait être que disruption, subversion, insurrection. La vraie gauche résisterait au pouvoir, elle ne l’exercerait pas, sauf à risquer la contradiction dans les termes. Il faudrait se tenir à distance de l’État, changer le monde sans prendre le pouvoir, le contourner, etc. Bref, laisser le pouvoir aux autres. »
Éric Le Lann est militant communiste et a déjà publié Après les HLM (L’Harmattan, 2020), avec Philippe Pivion, et Progrès et décroissance. Penser en citoyen du monde (Bérénice, 2004).
Il a également publié, avec Valérie Gonçalvès, aux Editions Manifeste, Energie et communisme. Une vision d’avenir, préface Fabien Roussel.
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Collection « Ligatures »
Juillet 2024