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C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès d’Issa Ndiaye, survenu ce samedi 30 novembre 2024 à Paris. Nous perdons bien plus qu’un ami, un intellectuel engagé, un militant infatigable de l’émancipation humaine, des luttes contre l’exploitation et la domination néocoloniales au Mali et en Afrique. À sa famille et à ses proches, nous adressons nos condoléances les plus sincères.

Professeur de philosophie, enseignant-chercheur à l’université de Bamako au Mali, Issa N’Diaye était également un homme politique de gauche et l’un des acteurs du mouvement démocratique qui contribua en 1991 à la chute du dictateur, Moussa Traoré. Ministre de l’éducation, puis de la culture, journaliste et acteur associatif, Issa N’Diaye a cheminé aux côtés de la Fondation Gabriel Péri depuis notre rencontre en 2008 à l’occasion de la deuxième édition du colloque international sur les relations entre l’Afrique et l’Europe coorganisé avec le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Afrique et Europe : néocolonialisme ou partenariat ?, éditions de la Fondation Gabriel Péri, 2008).

Dès lors, une relation étroite s’est nouée permettant l’organisation de nombreuses rencontres en France et au Mali pour comprendre les enjeux de pouvoir au Sahel, la crise démocratique et sécuritaire, ainsi que les intérêts stratégiques de la France dans cet espace. Ses analyses des opérations Serval puis Barkhane ont mis en lumière les impasses de l’intervention militaire française qui s’est soldée par un échec suivi de son retrait du Mali et de la région à partir de 2022.

Issa N’Diaye n’a cessé durant toutes ces années de nous mettre en garde contre les dangers d’un accaparement des richesses par une classe politique malienne corrompue. Il a partagé avec nous son engagement pour construire une gauche de combat unie autour d’un projet de transformation sociale qui mette fin aux politiques néolibérales, au capitalisme financiarisé et militarisé et à l’impérialisme des puissances occidentales.

Grâce à son implication sans faille, des progrès ont été réalisés, mais les défis restent immenses. Ce projet de bâtir une société libérée de toute forme d’exploitation et de domination reste plus que jamais d’actualité. La disparition d’Issa nous oblige à poursuivre ce combat avec détermination, en espérant que ses idéaux se concrétisent dans l’intérêt des peuples unis.