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Nous avons eu le plaisir de recevoir le 30 avril 2014 Quynh Delaunay, diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris et docteur en Sciences de l’éducation, sociologue du travail et de l’emploi, chercheur honoraire au CNRS, pour une rencontre autour de son livre Naissance de la Chine moderne : l’Empire du Milieu dans la mondialisation, Paris, Éditions de l’Atelier, 2014 (ISBN : 9782708242678).

« Une fresque passionnante de l’Empire du milieu confronté à ses choix qui ont déjà, et auront à l’avenir, un impact essentiel sur l’histoire mondiale.

Après des tentatives avortées pour trouver une voie de développement qui lui serait propre et après trois décennies de réformes, la Chine s’est plié aux mécanismes de la mondialisation. Elle s’est hissée au deuxième rang des grandes puissances économiques. Comment comprendre une telle réussite alors que d’autres sociétés non industrialisées peinent à se développer ? La Chine s’est-elle contentée de copier le modèle occidental ? Va-t-elle pouvoir continuer à faire croître sa production et la consommation de ses habitants en restreignant les libertés individuelles et politiques ? Impossible de répondre à ces questions par la simple observation des prévisions économiques. Une analyse privilégiant la longue durée et les données historiques, culturelles, religieuses et sociologiques s’impose. C’est la démarche très originale proposée par ce livre.

La Chine fut toujours confrontée à trois pressions : la démographie, les catastrophes naturelles, les menaces étrangères. Elle trouva des réponses dans une organisation politique et sociale adaptée : un État tutélaire fort, une idéologie du travail, de l’ordre social et de la discipline, la primauté du collectif sur l’individu, la perception de la cohérence entre les intérêts de la nation et ceux des individus. Ces caractéristiques se transforment en atouts dans le processus de modernisation. Elles ne posent pas moins de graves problèmes à résoudre car ce processus nécessite de nouvelles institutions et un autre rapport de l’État à la société, une reconnaissance de l’individu comme acteur de son destin et de celui de la Chine.

Pour comprendre les lents mouvements de la société chinoise, Quynh Delaunay mobilise ici les trois dimensions du temps : le temps long des structures apparemment stables (les mentalités), le temps moyen des cycles économiques (les réformes), et le temps court de la saisie sociologique (les orientations d’action des individus). En comparant les ressorts des histoires respectives de la Chine et de l’Occident, cet ouvrage dresse une fresque passionnante de l’Empire du milieu confronté à des choix qui ont déjà et auront, à l’avenir, un impact essentiel sur l’histoire mondiale. »

Monique Abud, Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine, EHESS, Paris, France