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Rencontre avec Cathy Ceibe, journaliste à l’Humanité, envoyée spéciale à Madrid, et Serge Buj, professeur de civilisation de l’Espagne contemporaine émérite de l’Université Normandie-Rouen, directeur adjoint de la revue Cahiers de civilisation espagnole contemporaine (jeudi 4 février 2016).

Les élections espagnoles du 20 décembre dernier ont suscité une foule de commentaires et nombre de questions. Quelles raisons, quels mouvements de société et quelles attentes expliquent cette redistribution des cartes et des rapports de force politiques ?

Les conservateurs du PP sont la première force mais ont perdu la majorité absolue, le PSOE reste deuxième mais en recul sensible. Cet affaiblissement électoral des partis qui ont dirigé le pays ces dernières décennies s’accompagne de l’émergence spectaculaire de forces nouvelles, Ciudadanos au centre droit et à gauche Podemos. En outre, la confrontation politique est traversée par la question catalane, et plus généralement du devenir de l’État.

Après son succès aux élections européennes de 2014 et aux municipales à Barcelone et Madrid, Podemos s’affirme comme la troisième force électorale, en coalition avec d’autres forces citoyennes régionales. Comment analyser cette émergence politique consécutive à la crise de 2008, et ses rapports avec les mouvements sociaux ? Quelles alliances pour constituer une majorité, maintenant ? Quels défis pour la gauche espagnole et pour le courant communiste ? Quelles réflexions plus générales suggère ce résultat sur les mutations politiques en cours dans plusieurs pays d’Europe ?

Pour en débattre, la Fondation Gabriel Péri a organisé une rencontre avec Cathy Ceibe, journaliste, envoyée spéciale de L’Humanité à Madrid, et Serge Buj, universitaire, spécialiste de l’Espagne. Elle avait reçu Serge Buj avant les élections le 9 décembre pour éclairer la situation préélectorale. En 2011,  les conservateurs de Mariano Rajoy avaient remporté une victoire éclatante en obtenant la majorité absolue après sept années de gouvernement socialiste. Dans un contexte de crise profonde et de cure brutale d’austérité, d’émergence de mouvements sociaux remarquables tels les Indignés, comme de la vigueur prise par la confrontation sur la question nationale avec la poussée indépendantiste en Catalogne, les deux forces dominantes, à droite le PP du premier ministre sortant, et, à gauche, le PSOE voient leur influence s’effriter tandis que s’affirment des forces nouvelles à gauche comme à droite : Podemos et Ciudadanos (Citoyens). Son intervention est disponible ici.