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Présentation

Les Palestiniens vivant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza  sous occupation israélienne sont exposés à des niveaux élevés de violence. En 2018, 299 Palestiniens ont été tués et 31 723 blessés dans des actes de violence liés à l’occupation, dont la grande majorité (87 % des morts et 81 % des blessés) a eu lieu dans la bande de Gaza lors de la grande marche du retour, qui a débuté le 30 mars 2018. Les conséquences de la violence sur la santé publique sont graves. Plus de la moitié des enfants touchés par le conflit peuvent être affectés par le syndrome de stress post-traumatique, tandis que les conséquences à long terme des blessures, dont plus de 6 000 par balles réelles à Gaza en une année, mettent à rude épreuve un système de santé déjà surchargé. Le personnel de soin, lui aussi, encourent des risques considérables. En 2018, 432 attaques sans précédent ont ciblé des soins de santé en Cisjordanie et dans la bande de Gaza où 3 agents de santé ont été tués et 570 blessés, dont 41 à balles réelles, alors qu’ils prodiguaient des soins aux blessés lors de la grande marche du retour (« Right to Health 2018 », Rapport de l’Organisation mondial de la santé sur les territoires palestiniens occupés).

Le droit à la santé des Palestiniennes et des Palestiniens est profondément entravé par les restrictions à la liberté de circulation. Les multiples checkpoints, le mur de séparation et l’expansion des colonies israéliennes compliquent l’accès aux soins jusqu’à le rendre impossible. Les structures de santé sont fragilisées et leur durabilité compromise. Les patients les plus vulnérables, les personnes atteintes de cancer ne peuvent pas être soignées. Ces dernières se voient refuser ou retarder l’accès à la chimiothérapie et/ou à la radiothérapie ce qui impacte directement leurs chances de survie.

En vertu des accords d’Oslo conclus en 1994, l’Autorité palestinienne a la responsabilité de fournir des soins de santé à 5 millions de personnes. Or, le système de santé en territoires occupés est fragmenté entre le Ministère palestinien de la santé, des ONG, l’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et des structures privées. La qualité des soins est en outre tributaire des financements, de l’accès à l’électricité et à l’eau créant ainsi une inégalité d’accès exacerbée.

Comment dans ces conditions et sous de telles contraintes, réduire ces inégalités et éliminer les obstacles à l’accès au soin dans les territoires occupés ? Quelles politiques mettre en oeuvre pour assurer le droit à la santé pour toutes et tous en Palestine ? Pour éclairer ces enjeux, la Fondation recevait le 30 janvier à l’Espace Oscar Niemeyer deux invités palestiniens :

Dans son allocution d’ouverture, Michel Maso, directeur de la Fondation Gabriel Péri, est revenu sur les annonces du plan Trump pour le conflit israélo-palestinien.

La conférence était organisée en partenariat avec la délégation du Croissant rouge palestinien en France, l’association française des communes, départements et régions pour la paix AFCDRP- Maires pour la paix et les Cahiers de santé publique et de protection sociale.

Crédit photo du bandeau : Exiting Gaza for Medical Treatment – Physicians for human rights.

Biographie :

Dr Fathi Abumoghli est né en Palestine, à Naplouse. Il est diplômé en médecine de l’Université d’Athènes, en Grèce, où il a obtenu sa formation et ses qualifications de troisième cycle. Il a exercé la médecine en Jordanie en tant que pneumologue et consultant pour un certain nombre d’institutions de santé jordaniennes. Le Dr Abumoghli est retourné en Palestine en 1998 pour diriger le projet de développement du système de santé au ministère palestinien de la Santé. Il a été à l’origine de nombreux projets de coopération internationale entre le ministère palestinien de la Santé et des organismes internationaux entre 1999 et 2004, lorsqu’il travaillait avec l’Organisation mondiale de la Santé à Jérusalem en tant que responsable des programmes de santé. En juin 2007, le Dr Abumoghli a accepté le défi de prendre le poste de ministre de la Santé de l’Autorité palestinienne dans une période d’incertitude politique. Entre 2007 et 2012, il a dirigé le ministère palestinien de la Santé et présidé le conseil médical palestinien. Au cours de ces années, il s’est concentré sur l’amélioration du système de santé en renforçant les capacités du personnel de santé tout en s’efforçant de développer le réseau de prestation de services. En même temps, il a accordé une attention particulière à la prévention et à la gestion des maladies non transmissibles en soutenant l’élaboration d’un plan stratégique national pour la prévention et la gestion des maladies non transmissibles et en fondant le centre national pour les maladies non transmissibles à Ramallah.  En outre, avec le projet de loi sur l’assurance maladie obligatoire, il a plaidé en faveur d’un mécanisme de financement durable de la santé en Palestine. Au milieu de l’année 2012, il a été nommé à la présidence de l’Institut palestinien pour la recherche et les études de développement / NAS. De janvier 2013 à décembre 2013, il a été conseiller auprès de l’Union des fabricants de produits pharmaceutiques et secrétaire général du Conseil de coordination industrielle et universitaire. Depuis le 1er septembre 2014, il occupe le poste de médecin en chef et de consultant en planification stratégique auprès de Pharmacare PLC (Al Shifa Pharmaceutical Manufacturing Company). D’août 2015 à août 2018, il est directeur général de l’Hôpital Arabe Istishari. Depuis le 1er septembre 2018, il est conseiller en chef en matière de santé et membre du conseil d’administration de la société de fabrication de produits pharmaceutiques Al Shifa.