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Rencontre avec trois débats, 18 mars 2021

La Fondation Rosa Luxemburg et la Fondation Gabriel Péri ont organisé le 18 mars 2021, jour anniversaire du début de la Commune de Paris de 1871, une rencontre avec trois débats qui associent des chercheurs et des responsables politiques afin de croiser les regards français et allemands. L’expérience comme l’héritage de la Commune s’inscrivent dans l’histoire du mouvement ouvrier, mais aussi dans l’histoire nationale de ces deux pays. Entre les débats, retrouvez des intermèdes documentaires et artistiques qui témoignent de l’effervescence culturelle et de l’impact de cet événement majeur si souvent minoré, si ce n’est oublié.

Une version bilingue de cette rencontre est disponible sur la chaine YouTube de la Fondation Rosa-Luxemburg.

Programme

Ouverture

Chanson: Le Temps des Cerises (1871)

Illustrations: Jean-Baptiste Clément (1836-1903), photographié par Nadar (1900); Antoine Renard (1825-1872), portrait d’Etienne Carjat et La prairie, peinture d’Hippolyte Dubois.

Allocution de bienvenue de la directrice générale de la Fondation Rosa Luxemburg, Daniela Trochowski.

Allocution de bienvenue du président du Conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri, Serge Wolikow.

1er panel – La Commune: pourquoi et comment?

  • Le contexte de longue durée : l’échec républicain de 1848-1851 et la croissance du mouvement ouvrier. Les acteurs nouveaux : l’Internationale, les chambres syndicales, la presse critique.
  • Le contexte immédiat : la guerre et la défaite française, les carences du gouvernement de Défense nationale, la poussée conservatrice. L’exceptionnalité parisienne : l’importance du groupe ouvrier, la force du républicanisme et d’un patriotisme nourri des souvenirs de 1792-1794.
  • Un événement explicable, mais qui n’avait rien de fatal. Les forces les plus radicales du mouvement ouvrier et républicain profitent d’un relatif vide politique pour s’emparer du pouvoir à Paris. Mais, elles ne parviennent pas à faire la jonction entre l’avant-garde ouvrière et républicaine et le reste de l’espace républicain. Il n’y a donc pas de « bloc historique » autour de la Commune. Le gouvernement de Thiers en profite pour écraser le mouvement.
  • L’impact de la Prusse sur la naissance et la répression de la Commune.

Avec :

  • Achim Engelberg, historien et publiciste, Berlin
  • Mathilde Larrère, maitresse de conférences à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, spécialiste des mouvements révolutionnaires du XIXe siècle.

Modération : Jean-Numa Ducange, Professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Rouen, spécialiste du XIXe siècle et de la social-démocratie allemande et autrichienne

Intermède

Extrait de La guerre civile en France de Karl Marx (lecture par Albert Scharenberg).

Déclaration au peuple français du 19 avril 1871 (lecture par Louise Gaxie).

Illustrations: Affiche de la déclaration au peuple français du 19 avril 1871; Proclamation de la commune de Paris le 28 mars 1871; gravure de Lamy de la proclamation de la Commune le 28 mars, place de l’Hôtel de Ville par les membres du comité central de la garde nationale, gravure de Lamy (Le Monde illustré du 8 avril 1871); Une du Cri du peuple du 21 avril 1871.

2e panel – La Commune: premier gouvernement ouvrier

La Commune accomplit une œuvre importante en à peine deux mois. Elle le fait au nom de l’objectif formulé en 1848-1849 : la « République démocratique et sociale ». En même temps, elle est confrontée très vite à une guerre civile sans pitié. Comment peut-on caractériser l’action de la Commune ? Comment les communards eux-mêmes jugeaient-ils ce qu’ils faisaient, dans la diversité de leurs sensibilités politiques ? Comment le mouvement ouvrier dans sa diversité s’est-il saisi de cette expérience ? Qu’en a-t-il tiré pour penser ses stratégies politiques ? Est-ce qu’il y a une ou plusieurs mémoires de la Commune de Paris ? Quel était le rôle des femmes dans la Commune ?

Avec :

  • Florian Grams, historien, Hanovre;
  • Inès Ben Slama, historienne, Université de Paris.

Modération: Daniel Cirera, secrétaire général du conseil scientifique de la Fondation Gabriel Péri.

Intermède

Extrait du discours d’August Bebel (1840-1913) au Reichstag le 5 mai 1871 (lecture par Albert Scharenberg).

Poème d’Arthur Rimbaud (1854-1891): Les mains de Jeanne-Marie (1872) (lecture par Philippe Lefebvre).

Illustrations: La blanchisseuse (1889), peinture de Toulouse-Lautrec (1864-1901); Communardes à la prison des Chantiers, à Versailles (1871-1873), photographie d’Ernest Appert (Gallica); L’arrestation de Louise Michel (1871), peinture de Jules Girardet (1856-1938); La prise de Paris (mai 1871) – La barricade de la place blanche défendue par des femmes lors de la semaine sanglante, estampe de Moloch (musée Carnavalet); Journée du 3 avril 1871 – La manifestation des femmes, dessin de Ryckebush (Le Monde illustré du 8 avril 1871, ); Arthur Rimbaud, photographie d’Étienne Carjat (1872).

3e panel – L’héritage de la Commune et les enjeux actuels

Nous sommes les héritiers de la Commune. Son programme de fondation «d’une république démocratique et sociale» reste en grande partie à réaliser aujourd’hui encore, y compris l’égalité entre les sexes, une nouvelle relation société-nature, la solidarité au plan national et international. Vu de France et d’Allemagne, comment faire écho aux expériences de la Commune de Paris face aux défis contemporains ?

Avec:  

  • Gaby Zimmer, ex-présidente du Parti du socialisme démocratique (PDS) (2000-2003), membre du Parlement Européen (2004-2019) et présidente du groupe GUE-NGL (2012-2019).
  • Francis Wurtz, ancien député au Parlement européen (1979-2009), président du groupe GUE-NGL (1999-2009) et président de l’Institut d’études européennes de l’Université Paris 8.

Modération : Cornelia Hildebrandt, Fondation Rosa Luxemburg, co-présidente du réseau Transform ! Europe

Final

Version originale de L’Internationale écrite par Eugène Pottier en 1871; musique composée par Pierre Degeyter en 1881.

Illustrations: Communards (Comuna de Paris) (1928), peinture de Diego Rivera (1886-1957); La Barricade (1871), lithographie d’Édouard Manet (1832-1883); Une rue de Paris en mai 1871. La Commune (entre 1903 et 1905) peinture de Maximilien Luce (1858-1941).